Célèbre animateur de Fun Radio à la fin des années 90 et au débuts des années 2000, Max est désormais le speaker de l'équipe de France de football, notamment lors des matches au Stade de France. Et c'est lui qui vendredi soir a du gérer la situation avec le public, notamment lors de l'évacuation en fin de match. Dans les colonnes de Libération, Max raconte son incroyable soirée et comment il a tenté de rendre la plus simple possible la sortie du Stade de France après les attentats.
« On a dépassé la 70e minute de jeu, et j’apprends la gravité des incidents. Le circuit est précis : les dirigeants de la Fédération française de football et le PC sécurité vont me transmettre un texte pour une annonce finale, via la régie. Je ne suis jamais en contact direct avec les grands décideurs (…) On me donne la feuille, je dois la lire à la virgule près, au mot près, elle a été validée par les plus hautes instances. Il faut absolument évacuer le stade sans qu’un mouvement de foule ne se crée. Le coup de sifflet final a retenti, les joueurs vont s’agglutiner près des écrans télé dans les couloirs et prendre conscience du drame. Je lis mon annonce, et c’est assez dingue : le silence est religieux, un blanc traverse le stade. Je n’ai jamais été préparé à ce type de situation, on fait bien sonner les alarmes avant les rencontres, mais ce sont des exercices de pure forme. J’ai bien compris l’importance du message, et du ton, qui n’est pas celui très grave des hommages aux disparus lors des avant-matches. Il ne faut pas affoler les spectateurs, être sobre, audible, bien choisir son vocabulaire, ne pas faire le rigolo. Les gens ont bien compris que le mal était fait, mais il faut leur faire comprendre que, justement, tout est sous contrôle, sécurisé. Les spectateurs, à ce moment-là, et je m’inclus dedans, sont dans une situation paradoxale : dans le stade, on rêve d’être dehors, libre de nos mouvements, et même de courir loin ; mais dehors, on se dit qu’en fait, on était peut-être plus en sécurité à l’intérieur (…) Samedi, je suis retourné au Stade de France, pour récupérer mon scooter, je n’avais pu repartir avec dans la nuit. Je tombe sur un père de famille, avec son fils, et il me dit : ''Merci beaucoup, avec votre voix, vous avez rassuré mon fils.'' Je suis juste heureux de ça, d’avoir transmis mon calme, d’avoir montré aux spectateurs qu’ils n’avaient pas été abandonnés, qu’il y avait du positif dans ce moment d’horreur », témoigne Max, qui n’oubliera jamais, comme toute la France, cette soirée du vendredi 13 novembre 2015.