En recevant ce jeudi Thierry Henry afin d'avoir des explications sur le parcours des Bleus au Mondial, le Président de la République donne un caractère encore plus surréaliste à la situation du foot français.
Vous pensiez que l’équipe de France n’était juste pas assez bonne pour franchir le premier tour du Mondial ou que son entraîneur n’avait pas fait les bons choix, ou les deux, mais devant le flot ahurissant des réactions intervenues depuis l’élimination des Bleus, la sauce est évidemment monté à un point assez inédit. Chacun ayant son avis sur la question, et la politique ayant apporté sa pierre à l’édifice avec les interventions stupéfiantes de Rama Yade, sur le thème « ça nous coûte cher », puis de Roselyne Bachelot dans une version larmoyante de « les yeux dans les Bleus 2010 », c’est désormais le chef de l’état qui a désormais décidé de se mêler à tout cela.
Au moment précis où une journée de grève aura lieu pour protester contre la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy recevra...non pas les syndicats, mais Thierry Henry. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus sera officiellement reçu à l’Élysée afin de donner sa version des faits sur le naufrage tricolore en Afrique du Sud. Où comment trois fois 90 minutes de football s’invitent dans l’actualité de façon spectaculaire, et probablement exagéré. Après ce rendez-vous que pourra donc décider le Président de la République ? La création d’une commission « Mondial 2010 » ? Un Grenelle du football qui dans un an annoncera pourquoi les Bleus ont failli ? Des questions auxquelles on aura probablement rapidement des réponses très tranchées et solennelles...mais en attendant les amateurs du foot, les vrais, auront les yeux tournés vers l’Afrique du Sud où leur sport favori donne un tout autre spectacle que celui offert dans l’hexagone. Laissons le mot de la fin sur ce sujet à Daniel Cohn-Bendit, amateur de foot et jamais avare de critiques. « Qu’il reçoive Thierry Henry pour jouer à la belote, pourquoi pas ? Si Nicolas Sarkozy veut discuter foot, très bien, mais qu’il aille au café du commerce comme tout le monde. Mais ça fait quatre ans que la Fédération a tout faux avec le fiasco de l’Euro 2008, le maintien coûte que coûte de Domenech…Et il n’a jamais rien dit », constate l’élu des Verts.