Le Stade de France est à vendre, et le gouvernement français a confirmé qu'il n'y avait aucune contre-indication à un rachat par un investisseur étranger. Le Qatar, plus qu'intéressé dans sa guerre avec la Mairie de Paris pour le Parc des Princes, se place pour mettre la pression au nom du PSG.
L’état français a mis en vente le Stade de France, et tout le monde est libre de l’acheter. Malgré la symbolique que représente l’enceinte de Saint-Denis, la fin de la concession attribuée à Bouygues et Vinci est pour 2025 va mettre le dossier au coeur des préoccupations dans les mois à venir. L’appel d’offres a été lancé et la remise des propositions d’intérêt est attendue le 27 avril prochain au plus tard. Il y a à la fois la cession et la concession du Stade de France qui sont en jeu, avec d’énormes enjeux financiers pour cette enceinte multi-sports de 80.000 places, plus grande stade du pays et qui sera même stade Olympique à partir de 2024. L’attribution finale devrait avoir lieu en 2025, mais en attendant, la Ministre des Sports a été interrogée par le Sénat sur cette vente de l’un des fleurons du sport français.
Le gouvernement ne s'opposera pas au Qatar
Pour Amélie Oudéa-Castéra, il ne fait aucun doute que toutes les offres vont être étudiées, et que le Stade de France ira à la plus solide et la plus valorisante. Pas question d’écarter le Qatar ou un autre pays étranger sous prétexte qu’il s’agit d’un stade symbolique du pays. « S’il devait y en avoir un qui réponde aux conditions protectrices, qui dans le cadre d’une cession seraient de toute façon fixées par la loi, ou si cet investisseur étranger devait participer à un groupement d’opérateurs, il n’y a pas de raison de l’écarter a priori et par principe », a fait savoir la membre du gouvernement, qui ouvre ainsi la porte à des investisseurs étrangers. Surtout si tout se fait en concertation avec les fédérations de football et de rugby, qui espèrent pouvoir continuer à utiliser la plus grande enceinte du pays pour les matchs importants de l’équipe nationale.
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En attendant, si le nom du Qatar revient avec insistance, ce n’est à l'origine pas pour un nouvel investissement immobilier alors que l’Emirat a déjà de nombreuses propriétés et immeubles de luxe dans toute la capitale. Mais bien parce que le PSG est en plein bras de fer avec la Mairie de Paris pour récupérer le Parc des Princes, qu’Anne Hidalgo ne veut pas céder. En se déclarant intéressé par le rachat du Stade de France, le Qatar met en tout cas un gros coup de pression sur un éventuel abandon de son stade historique après 2025. A moins que l’état gazier ne tente un énorme coup de bluff, en allant au bout de la procédure pour un stade évalué à plus de 600 millions d’euros pour en prendre la gestion et augmenter son portefeuille d’établissements de prestige à Paris, tout en conservant la possibilité d’y coller le PSG si jamais la Mairie de Paris ne consentait pas à changer de ton.
La France bradée, l'inquiétude grimpe
En tout cas, tout le monde est prévenu, la porte est grande ouverte pour le Qatar s’il consent à mettre le paquet pour racheter le Stade de France. Une prise de position qui dérange chez les hommes politiques, mais aussi le grand public avec le fait qu'un symbole du sport français puisse être vendu sans broncher au plus offrant, d'où qu'il vienne. « A ce prix-là, c’est toute la France qui va être vendue en soldes », « ils ont déjà la moitié de Paris, ils attaquent la banlieue », « brader tout le patrimoine français, c’est quoi le projet ? », ont dénoncé plusieurs internautes, qui ont du mal à digérer la vente à venir du stade où la France a gagné sa première Coupe du monde.