La fin de règne de Noël Le Graët sera prochainement actée, mais le président de la Fédération Française de Football pourrait être au coeur d'un grand déballage dans les prochaines semaines.
Toujours officiellement président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët a selon le communiqué de presse publié ce mercredi, été « mis en retrait » de ses fonctions jusqu’à la fin de l’audit du ministère des sports sur le comportement condamnable de plusieurs dirigeants de l’instance. C’est désormais le discret Philippe Diallo qui assure la présidence par intérim. Et il y a de grandes chances pour que cela ne soit pas remis en cause dans les prochaines semaines. En effet, la tendance n’est clairement pas à un retour de l’homme de 81 ans au pouvoir dans la fédération, même si le dirigeant breton assure que l’enquête le visant, notamment pour comportement déplacé à l’égard de plusieurs collaboratrices, n'aboutira à rien. « Je n’ai rien fait et l’inspection ne trouvera rien », assurait encore ce mercredi Noël Le Graët devant ses collègues de la 3F.
Florence Hardouin charge la barque
Le dirigeant historique du football français risque de tomber de haut, puisque L’Equipe affirme que sa proche collaboratrice Florence Hardouin, a été très bavarde devant les enquêteurs, et a donné beaucoup de grain à moudre à cette enquête qui vise Le Graët, mais aussi le fonctionnement global de la Fédération. De nombreux témoignages ont déjà été recueillis, et contrairement à ce que pense le dirigeant breton, cela ne devrait pas lui permettre de s’en tirer avec un abandon des charges. Les langues se délient ces derniers jours, à l'image du témoignage poignant de Sonia Souid (voir ici). Autant dire que son retour aux commandes n’est pas à l’ordre du jour, surtout que du côté du gouvernement, on souhaite balayer totalement cette idée avec l’envie de mettre en avant « une fédération exemplaire ».
La tête et la gestuelle de Le Graët 😭😭😭😭 pic.twitter.com/enqt2ZBeLr
— John B. Foot ⚽️ (@StekBullison) January 7, 2023
Ce n’est plus un mot associé à l’ancien maire de Guingamp, qui a reconnu son erreur : : « J’ai fait le con. J’ai voulu protéger le sélectionneur en disant ça », a reconnu Le Graët à propos de sa sortie sur Zidane. Néanmoins, lors de la réunion du Comex effectué ce mercredi, les échanges ont été, selon les observateurs, d’une rare franchise. Et dans une instance où les non-dits sont si nombreux, un grand déballage pourrait faire du bruit. Une petite phrase de Le Graët, assurant qu’il « ne voulait pas être le seul à partir », laisse augurer d’éventuels règlements de compte s’il venait à être définitivement viré. Une situation pesante qui a en tout cas mis tout le monde à bout de nerfs.
Le Graët en pleurs après le Comex
Le dirigeant breton a « pleuré » après le Comex, tandis que Florent Hardouin, évincée également, est allée passer des examens à l’hôpital en raison de douleurs à la poitrine, elle qui a été accusée de gestion « brutale » par plusieurs employés par le passé. Mais dans ce petit monde parfois bien loin du football, Le Graët peut quand même compter sur des soutiens de poids, puisqu’il a invité dans la suite de la journée plusieurs membres du comité exécutif à son domicile pour une collation, et Vincent Labrune, Jamel Sandjak ou encore Marc Keller ont répondu à l’invitation. Désormais, Le Graët est parti en Bretagne pour couper avec cette agitation parisienne, en attendant le verdict de l’enquête du ministère des sports qui devrait être donné dans moins de quinze jours désormais.