Agé de 28 ans, Lassana Diarra ne portera plus jamais le maillot de l’équipe de France, c’est du moins ce qu’il a annoncé ce mardi dans les colonnes de l’Equipe. L’occasion pour le milieu de terrain, qui évolue désormais au FK Anji Makhachkala, de régler ses comptes avec Laurent Blanc et Didier Deschamps.
« Quand je vois le sélectionneur qui justifie mon absence parce que je ne joue pas assez. Quel sélectionneur ? Laurent Blanc et Didier Deschamps. Blanc a dit à plusieurs reprises que mon temps de jeu était insuffisant. Mais il parle de quoi ? J’ai toujours fait mes trente matches au Real. Qui au Real à part Casillas, Sergio Ramos, Xabi Alonso et Cristiano Ronaldo dispute tous les matches ? Qui ? Modric, acheté 45 M€ ? Il ne joue pas plus que moi. J’aurais préféré qu’on m’appelle et me dise qu’on ne comptait pas sur moi. J’aurais accepté. Mais là, entendre ça, c’est faux. J’ai fini par le lui dire, explique Lassana Diarra, qui en veut également à Didier Deschamps, qui avait qualifié le FK Anji Makhachkala de club « exotique ». Des propos qui font bondir le milieu de terrain. Sur la saison encore, je lui donne tort. L’Anji, en L 1, ne finirait pas dernier. Il faut faire attention à ce qu’on dit quand on est sélectionneur. Quand il parle, ça a de l’impact. En août, je l’ai vu à Madrid, après un match contre Valence. J’étais titulaire. Une semaine après, il annonce une liste. Je ne suis pas dedans. Je me demande pourquoi… »
Et Lassana Diarra de dire que pour lui l'équipe de France, c’était une histoire terminée. « Les Bleus, c’est fini. Et c’est fini depuis un moment. Il ne faut pas se raconter d’histoires, annonce le milieu de terrain, qui repousse les critiques qui lui ont été faites sur son attachement à l’équipe de France, notamment après son refus d’aller à l’Euro pour des problèmes personnels ou bien sa blessure au dos l’automne dernier avant les matches face au Japon et à l’Espagne. Ils sont marrants, les sélectionneurs ! Comment l’équipe de France peut être votre objectif quand vous êtes un joueur du Real et traité de la sorte ! Vous ne pouvez pas faire votre carrière en fonction des Bleus quand, pendant six mois, un an, on ne vous donne pas de nouvelle, on raconte n’importe quoi sur vous à la télé, sur votre carrière, votre temps de jeu… À ce moment-là, on ne se dit jamais que je suis peut-être attaché à l’équipe de France, que j’aurais besoin d’un coup de main. Comme on a donné des coups de main à des joueurs qui évoluaient en L 1 (…) Et je ne suis pas aigri. J’ai eu mal après la Coupe du monde mais là, je suis heureux. L’équipe de France, c’était génial. J’ai rencontré Vieira, Thuram, Makelele, Trezeguet. Il y a eu aussi la rencontre avec Raymond Domenech, celui qui m’a lancé en Bleu. Je l’ai d’ailleurs remercié médiatiquement. Cela n’a pas plu à son successeur, qui pensait que j’étais un pro Domenech. J’étais un pro équipe de France.»