Avocat de Karim Benzema dans l’affaire de la sextape, Maître Dupond-Moretti a bien compris que les déclarations du joueur français du Real Madrid provoquaient d’énormes remous dans notre pays à une semaine du début de l’Euro et qu'il fallait vite intervenir pour apporter quelques précisions. Invité de BFM, le défenseur de Karim Benzema a tenu à remettre certaines pendules l’heure, faisant notamment remarquer que l’attaquant madrilène n’avait pas directement traité Didier Deschamps de raciste et tenant à souligner que, selon lui, que Karim Benzema payait au prix fort certains clichés.
« On reproche à ce gamin de ne pas s’exprimer dans un français académique. On lui reproche ses relations avec ses anciens amis. Des gens qui sont issus du même monde que lui qui est un monde aujourd’hui distancié du monde des bien pensants. C’est ce qu’exprime Guy Roux, mais également Djamel Debbouze. Il y a une part de réalité là-dedans. Il ne dit pas "Deschamps est raciste". Il ne dit pas « Noël le Graët est raciste ». Il dit, je pense que je paie aussi ça. Guy Roux a dit que s’il s’appelait Durand, il serait en équipe de France. C’est peut-être excessif. Je dis, s’il n’est pas mis en examen il est en équipe de France. C’est un garçon qui n’a jamais posé de problème. Il exprime un ressentiment très douloureux pour lui. C’est compliqué pour ce gamin. Est-ce qu’on peut deux secondes avec un minimum d’empathie se mettre à sa place. ? Il vient d’être sacré champion d’Europe. Il est sur le banc de touche. Il a le carton rouge pour une affaire qui n’est pas jugée. Et s’il est innocenté dans cette affaire ?, a confié Maître Dupond-Moretti, qui a ensuite emmené le débat sur le terrain plus politique. Un type comme Zidane a fait plus de bien à notre nation que certains dirigeants politique d’extrême-droite. Il exprime ça Karim. Il y a beaucoup de ressentiment, il faut l’entendre et le mesurer. Qu’elle ce qu’on lui reproche à Karim ? D’être issu de là d’où il vient ? D’être le fruit de son histoire ? De ne pas avoir abandonné un certain nombre de ses copains ? C’est tout à son honneur dans ce monde tellement policé. Ce qui est vrai, et il n’est pas le seul à le dire, c’est qu’il y a un rejet affiché de la banlieue. Pas de la part de Deschamps, c’est une évidence. Mais de la part de l’opinion publique dans sa versatilité. Il faut que l’on arrête de se cacher derrière son petit doigt. »