Mexès au rang des accusés
Avec onze buts encaissés sur ses quatre derniers matchs, l’équipe de France a définitivement perdu l’assise défensive sur laquelle elle pouvait se reposer quand le reste ne suivait pas. Très critiqué pour ne pas avoir sélectionné Philippe Mexès à l’Euro, Raymond Domenech a cette fois-ci entendu la vindicte populaire et médiatique en alignant le Romain en défense centrale. Une titularisation qui a tourné en catastrophe, puisque l’ancien auxerrois est impliqué sur deux buts, dont le dernier à cause d’un plaquage grossier en pleine surface. « A la fin du match, c'est très douloureux. Ça fait partie du métier, Il y a des jours où ça ne va pas, où vous vivez des épisodes comme celui-ci. Mais je ne vais pas me laisser abattre. Je sais que j'ai fait deux erreurs évitables. Si je ne relève pas la tête maintenant, ce sera difficile », reconnait l’Auxerrois, qui sait toutefois que son association avec Gallas est désormais la charnière centrale numéro 1 dans la tête de Domenech.
Faute de concurrence ?
La question de la concurrence peut en effet se poser. Un seul autre arrière central de métier reste dans la liste des 22, Sébastien Squillaci, puisqu’Eric Abdidal peut désormais être considéré chez les Bleus comme un arrière gauche exclusif après le tragique France – Italie de l’Euro. Une forme de renoncement de la part du sélectionneur français, qui aimait par le passé se payer le luxe de changer de charnière centrale régulièrement. Paradoxalement, dans le jeu, les Français n’ont jamais été mis en défaut par une équipe d’Autriche jouant avec ses forces : le physique, la solidité défensive et le jeu de tête. « Au niveau des coup-francs et corners, le coach a insisté dessus toute cette semaine. On savait que ce serait très dur, les Autrichiens ont bien joué le coup. Pas nous », rappelle Mexès. Si, bien que prévenu tout au long de la semaine, Jérémy Toulalan commet néanmoins une faute aussi inutile qu’évitable qui débouchera sur le premier but autrichien, alors la faillite peut difficilement être imputable à un seul homme. Mais, dès l’issue de la rencontre, les Bleus n’ont pas souhaité retenir que les mauvaises choses, preuve d’une équipe qui croit en son avenir. « Nous avons péché sur les phases arrêtées, mais dans le jeu, on a retrouvé de bonnes combinaisons, une équipe qui a essayé de jouer vers l'avant », a estimé Samir Nasri, qui sait que le pardon ne sera plus de mise en cas de contre-performance face à la Serbie, mercredi au Stade de France.
Guillaume Comte