A quelques jours de la sortie de son livre « Tout seul » sur son passage à la tête de l’équipe de France entre 2004 et 2010, Raymond Domenech a laissé filer quelques bonnes feuilles sur les moments qui ont mis fin à son aventure : le terrible Mondial 2010. L’ancien sélectionneur national confié dans son ouvrage avoir senti rapidement l’absence de mobilisation et la faiblesse mentale de ses joueurs, voyant ces derniers comme des grands capricieux incapables de se remettre en cause. Et bien sûr, Raymond Domenech est revenu sur la fameuse insulte de Nicolas Anelka dans le vestiaire à la mi-temps du match face au Mexique, et du tollé que cela a ensuite provoqué, se désolant que la grève et la quête de la taupe aient été les seules réactions de son groupe.
« Deux jours avant l’Uruguay, j’ai les boules. Ma causerie d’avant-match est toute prête : "Allez vous faire foutre". J’en ai marre de cette inertie collective. Je n’ai qu’une envie : les envoyer chier. Qu’ils se démerdent. Je n’ai plus d’énergie, je ne les aime plus. Leurs caprices me gonflent », explique Domenech, qui revient ensuite sur sa brouille avec Nicolas Anelka. « La fin de la phrase m’a échappé dans le brouhaha. Bizarrement, j’ai été moins choqué par l’insulte que par le tutoiement, qui cassait une barrière, celle des fonctions, des âges, de la hiérarchie. J’ai ressenti le choc de cette une et de cette histoire avec une violence inouïe. Mais j’ai vite compris que les joueurs étaient moins affectés par le scandale que par sa révélation. Au sein du groupe, une interrogation tournait en boucle : qui était la taupe ? Au terme de ce naufrage [ndlr la défaite face au Mexique], une image m’a réveillé un peu : Gallas et Anelka en train de rigoler, juste après le match. Quelle inconscience ; ils semblaient heureux de la défaite », a dénoncé Raymond Domenech, qui n’oublie pas de tacler les responsables de la fédération, qui ne l’ont pas beaucoup soutenu selon lui. D’un autre côté, Domenech ne nie pas ses responsabilités dans ce retentissant échec, reconnaissant qu’il avait fait beaucoup pour se faire détester, y parvenant même un peu trop bien.