La France joue mardi soir en amical contre la Tunisie, un match dont tout le monde espère qu'il sera d'abord une fête ( A suivre live sur notre site).
Trois jours après son nul en Roumanie (2-2), l’équipe de France jouera mardi soir en amical contre la Tunisie. Une rencontre disputée dans un climat spécial puisque située à la veille du Conseil fédéral qui doit décider du sort de Raymond Domenech. Et même si l’avenir du sélectionneur ne semble plus menacé, sauf énième surprise, la performance des Bleus sera suivie de très près. On pense notamment à la défense tricolore, totalement défaillante depuis plusieurs matches. « C'est une question d'état d'esprit. Il faut rectifier. Il y a eu des blessés aussi et la défense n'a pas joué souvent ensemble. Il faut laisser du temps et se mettre dans la tête qu'il ne faut pas se laisser bouger, leur rentrer dedans. Ce n'est que dans la tête. Il faut montrer plus de détermination », explique Jérémy Toulalan. Pour Raymond Domenech, même si ce chantier est prioritaire, il est peut-être le prix à payer pour voir un jeu plus tourné vers l’offensif. « Avant, l'équipe de France possédait une bonne assise défensive et se contentait de faire la différence avec un seul but inscrit. Désormais, c'est le contraire, on joue l'offensive avec l'objectif de marquer un but de plus que l'adversaire. A la limite, c'est un état d'esprit que je préfère. C'est le football. Quand je regarde le Barça, j'adore, je suis heureux », reconnaît le sélectionneur national.
Les Tunisiens avec sérieux
Du côté des Tunisiens, on fait le voyage au Stade de France avec l’esprit particulièrement tranquille et après une large victoire contre les Seychelles (5-0). « Si je pouvais faire jouer tous mes joueurs, je le ferais sans aucune hésitation, mais il y a des règlements et nous devons les respecter. Jouer la France, c’est valorisant pour nous et cela va surtout nous permettre de nous tester. En attendant, je vais aligner la meilleure équipe possible, car nous devons prendre cette rencontre au sérieux », prévient dans L’Equipe, Humberto Coelho, l’ancien joueur portugais du PSG, désormais patron des Aigles de Carthage. Plusieurs joueurs tunisiens, habitués de la Ligue 1, auront un petit pincement au cœur en pénétrant mardi sur la pelouse de Saint-Denis, comme l’avoue Fahid Ben Khalfallah. « J'ai grandi en France, j'ai toujours dit que je me sentais plus Français que Tunisien, alors c'est vrai que ce n'est pas facile, parce que je ressens vraiment la différence de culture. J'avoue qu'il y a des choses qui ne me plaisent pas trop, c'est une mentalité spéciale. Il y a un manque de discipline, pas mal de gars ne savent pas trop se gérer, arrivent tout le temps en retard par exemple », reconnaît le milieu de terrain caennais.
Siffler n'est pas jouer
Le match sera également très suivi pour ce qui se passera dans les tribunes. Selon plusieurs sources, des supporters tunisiens ont prévu de conspuer la Marseillaise et encore plus Hatem Ben Arfa, « accusé » d’avoir préféré jouer sous le maillot tricolore plutôt que sous celui de la Tunisie. « Les Tunisiens qui vivent ici sont aussi des Français. Pourquoi siffler l’hymne du pays où on vit ? Je ne crois pas qu’ils vont siffler la Marseillaise », affirme le joueur de l’OM. Du côté des autorités, on est un peu moins affirmatif comme le reconnaît l’ambassadeur de Tunisie en France. « Cette rencontre doit renforcer une amitié entre les deux pays qui ont des relations séculaires. Je n'ai pas de craintes particulières quant à son environnement. Même si quelques énergumènes sifflent les hymnes nationaux, ils ne représentent qu'eux-mêmes », prévient Mohamed Raouf Najar dans l’Equipe.