Suite à la sortie médiatique de Frank Leboeuf, qui a révélé s'être senti seul au monde avant la finale de l'équipe de France lors de la Coupe du Monde 1998, Bixente Lizarazu et Bernard Lama ont tenu à exprimer leur incompréhension.
Vendredi soir, dans l'émission « Le Vestiaire », diffusée sur SFR Sport, Frank Leboeuf a lâché un gros pavé dans la marre du groupe France 98. Dix-ans après les faits et la finale victorieuse face au Brésil au Stade de France (3-0), l'ancien défenseur des Bleus a balancé ses vérités. Lors de la préparation de cette finale, Leboeuf s'était senti isolé par le groupe et laissé pour compte par son sélectionneur Aimé Jacquet. « La finale ? Je n’aurais pas dû être là. C’était un match très difficile pour moi. Tu allumais le TV, tu regardais les journaux, les magazines, c’était comment on pouvait faire pour gagner sans Laurent Blanc. Tu te sens comme une merde. Aimé Jacquet ne m’a pas parlé pendant trois jours. Je ne sais pas pourquoi. Je n’ai jamais eu d’explication. Je lui en ai voulu énormément. Je n’ai pas compris. Il y avait une gêne terrible. Pas un joueur dans les jours qui ont suivi n’est venu me voir pour me dire t’inquiète pas, on a confiance. Pas un mec. Je me suis senti tout seul. Je n’en veux à personne 16 ans après. J’avais dit à mon ex-femme, si on perd, ce sera tout pour ma gueule, on ne reviendra jamais vivre en France. Je dis toujours, c’est le pire et la plus grande soirée de ma vie. J’avais besoin de sentir un certain amour. Il y a prescription. Quelque fois, je me pose la question. Et si on n’avait pas gagné ? », a lâché tout en sincérité Frank Leboeuf.
Lizarazu et Lama ne comprennent pas...
Cet aveu a fait grand bruit au sein du football français, et certains Champions du Monde de l'époque ont tenu à donner leurs versions des faits dans les colonnes de L'Equipe. « Ça m'a étonné. J'ai été à l'intérieur de ce groupe et je n'ai pas l'impression que ça ressemblait à ça. Je ne l'ai pas trouvé gêné pendant la finale. On n'a jamais douté de lui et on savait qu'il répondrait présent. Il a fait une grande finale, il n'y a aucun problème », a expliqué Bixente Lizarazu, qui est ensuite suivi dans ses propos par Bernard Lama. « S'il a dit ça, c'est que c'est certainement vrai. Mais avec France 98, on se voit au moins une fois par an. S'il avait quelque chose à dire, c'est là qu'il fallait le faire, pas sur un plateau télé. S'il s'est senti seul, qu'est-ce que je devrais dire ? J'ai été accusé de ne pas vouloir jouer un match et les médias m'en ont mis plein la gueule. Si Frank veut se plaindre ou pleurnicher, je le ramène à ce que moi j'ai dû endurer. Il a joué deux matchs, il est champion du monde à vie. Quelle que soit la façon dont on a vécu certaines choses, tout le monde en a profité », a avoué l'ancien gardien de l'équipe de France, qui estime donc que les déclarations de Leboeuf n'ont pas lieu d'être.