La France est en finale de l’Euro, et elle s’est surtout retrouvée un public, qui montrait fréquemment son désamour ces dernières années.
Entre des performances en demi-teinte, des polémiques à gogo et les éternels relents de Knysna, la page de l’après-Zidane fut difficile à tourner. Et malgré les talents annoncés, l’impact prévu de joueurs souvent excellents en clubs, mais moins performants en sélection, la relance n’avait eu lieu que lors du Mondial 2014, avant de se confirmer en 2016. Pas vraiment un hasard pour Daniel Riolo, qui met en avant le souci collectif avant le talent individuel pour expliquer cette rédemption auprès du public, et ces résultats au rendez-vous.
« Une génération est passée. On lui promettait beaucoup, Ribéry, Benzema et les gamins de 1987… Ils ont tout raté. Notre foot nous a vendu et survendu leur potentiel, le talent. Mais la France est revenue au haut niveau sans eux. Le talent, c’est bien, mais sans travail, ça devient une sale manie. Regardez Pogba, le talentueux. C’est en devenant un joueur de devoir contre l’Islande et devant l’Allemagne, qu’il a brillé et fait oublier ses tracas et sa sarabande.
Notre foot, dans toutes les équipes nationales, dans ses clubs, a trop perdu de temps avec l’analyse et la mauvaise appréciation du talent, passant tout à ses fameuses pépites, celles qui sont ensuite vendues et rapporte des sous », a analysé Daniel Riolo, qui n’a pas pu s’empêcher d’avoir une pensée pour Patrice Evra, dernier rescapé de Knysna. « De 2010, il ne reste que Patrice Evra. Le capitaine de la débâcle est aujourd’hui le capitaine officieux. A force de se caricaturer, il en est presque devenu sympathique. Il joue à un poste peu en vue. Il a un palmarès hors norme sans être fort en équipe de France. Il est dans une quête, il cherche la rédemption. Tout gagner ailleurs, c’est bien, mais cet amoureux des Bleus veut sa performance en France ! Qu’il l’avoue ou pas, 2010 reste pour lui une plaie », a noté le consultant de RMC à propos de l’arrière gauche qui, depuis le début n’envisage rien d’autre que la victoire pour « son » Euro.