Le monde du football va-t-il trop loin en ce qui concerne les salaires délivrés aux joueurs ? C'est ce que pense clairement Frank Leboeuf, champion du monde avec la France en 1998.
L’argent dans le monde du football, c’est un sujet encore tabou. Les journaux essayent régulièrement de dénicher des informations sur les contrats, et cela s’est vu dernièrement avec le salaire de Lionel Messi au Paris Saint-Germain. Le club de la capitale n’a pas du tout aimé ces divulgations, et a tout nié en bloc sur le salaire de l’Argentin, qui atteindrait 110 millions d’euros sur trois ans. Bien loin de ces considérations, cet ancien champion du monde a décidé de ne rien cacher, Il faut dire que le football n’avait pas encore atteint les sommets actuels en terme de rémunération, même si bien évidemment, c’était déjà énorme par rapport au commun des mortels à l’époque.
Voir cette publication sur Instagram
Honteux par rapport à Michel Platini
Frank Leboeuf, aujourd’hui devenu consultant à la télévision mais qui n’a plus vraiment une prise direct sur le monde du football, revient sur l’explosion de son salaire après son titre de champion du monde. Dans un entretien à Closer, l’ancien défenseur central vainqueur de la Coupe du monde en 1998 a décidé de jouer franc jeu et dévoile l’évolution de son salaire, ainsi que la manière dont il a utilisé cet argent. Non pas pour flamber, mais pour se faire plaisir et investir également. « De Strasbourg à Chelsea, j’ai quadruplé mon salaire et c’est le club qui payait mes impôts. Je gagnais 130 000 euros par mois. C’était déjà honteux par rapport à Michel Platini qui gagnait beaucoup moins. Avec cet argent, je me suis fait plaisir. J’ai construit une super maison avec piscine intérieure à Aix-en-Provence. Certains disaient que j’avais pris la grosse tête, mais, pour moi, c’était juste de l’investissement. En France, c’est honteux de gagner de l’argent. Je n’ai aucun problème pour parler d’argent. Quand je suis parti jouer au Qatar, ce n’était pas pour ses dunes de sable… Mais pour remplir mon compte en banque », a souligné celui qui a terminé sa carrière dans deux clubs du Qatar une fois passé les 35 ans.
Le football rend fou avec ses salaires
En tout cas, dans cet entretien, Frank Leboeuf confie également volontiers qu’il est heureux d’avoir choisi de ne pas embrasser une carrière d’entraineur ou de technicien dans le football, estimant que les montants donnés aux jeunes joueurs n’ayant encore rien prouvé dépassent totalement l’entendement et les rendent quasiment impossible à diriger et à les mettre en position d’écoute et de patience pour apprendre leur métier. Une dérive qui touche bien des domaines, mais dont le football est forcément une vitrine qui fait beaucoup parler.
« C’est peut-être aux clubs d’être plus raisonnables dans les transferts de joueurs… Qui refuserait 40 millions d’euros ? Personne ! Le foot rend fou. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais voulu rester dans ce milieu en devenant entraîneur. La nouvelle génération vit dans un monde parallèle », a expliqué Frank Leboeuf, persuadé que le monde du football est tellement hors-sol, que les clubs ne se rendent même plus compte de la bulle spéculative qu’ils entretiennent avec les salaires démesurés.