L’Allemagne, qui a pris sa revanche sur l’Algérie, qui l’avait battu lors du Mondial 1982, va retrouver un adversaire rencontré plus tard dans cette compétition. Dans le fameux stade Sanchez Pizjuan de Séville, une place en finale se jouait dans un match des plus dramatiques de l’histoire. L’attentat de Schumacher sur Battiston, les deux buts d’avance de la France dans la prolongation, et la défaite finale aux tirs au but avec les échecs de Six et Bossis ont ancré cette rencontre dans la légende de la Coupe du monde. Et forcément, à l’approche du quart de finale du Mondial entre les deux pays, ceux qui ont vécu la « Nuit de Séville » prennent la parole.
« Ça fait partie de l'histoire de l'équipe de France. Moi, tout ce que je souhaite, c'est que la jeune génération arrive à gagner, à battre l'Allemagne dans un quart de finale. Donc, l'Equipe de France doit bien se préparer. C'étaient des garçons qui n'étaient pas nés. Pour eux, c'est tout neuf ! », a confié sur RTL Marius Trésor, qui pensait bien avoir donné la victoire aux Bleus ce jour là avec son but exceptionnel dans la prolongation. Pour Patrick Battiston, évacué inconscient en deuxième période sur une civière après l’énorme faute du gardien allemand, la double revanche est possible, puisque la France avait également perdu, plus logiquement, en demi-finale de l’édition suivante, en 1986.
« J’aime cette équipe de France. Depuis quelques mois, elle nous montre des choses très intéressantes, un cœur, une solidarité et une envie qu’on ne lui connaissait pas. Elle a la possibilité de réaliser une belle Coupe du monde. Le Nigeria, c’était quand même le champion d’Afrique. Là, c’est l’Allemagne. On ne part peut-être pas favori. Mais cette équipe de France a des qualités. L’Allemagne a montré quelques faiblesses en défense, et avec la vivacité de Valbuena ou Griezmann, on a la possibilité de mettre à mal l’équipe d’Allemagne. Il faudra être très sérieux, croire en nos chances et ne pas oublier que l’Allemagne est redoutable », a prévenu l’ancien défenseur tricolore, qui s’attend à un match équilibré ce vendredi au Maracana.
Pour Maxime Bossis, héros malheureux de la séance des tirs au but, la volonté de revanche est encore plus clairement affichée. « Je le vivrai avec l’envie d’une revanche. J’ai envie de dire aux hommes de Deschamps ‘Vengez-nous’ de Séville. Ces deux défaites sont des souvenirs pour toute ma génération. On m’en reparle encore très régulièrement. Il ne sert pas à grand-chose de comparer les époques mais je vivrais une éventuelle qualification française pour les demi-finales en pensant très fort à mes échecs contre l’Allemagne », a confié l’ancien défenseur du FC Nantes, qui sait que les joueurs actuels de l’équipe de France n’étaient pas nés au moment des faits (en dehors de Mickaël Landreau et Patrice Evra), mais que ce France-Allemagne a marqué le pays pour toute une génération.