Le rapport du Ministère des Sports sur le fonctionnement de la Fédération est tombé, et Noël Le Graët est considéré comme illégitime pour garder son poste de président de la 3F.
Attendu depuis désormais plusieurs semaines, le rapport du ministère des sports sur les pratiques à la Fédération Française de Football a été transmis aux personnes visées pour une première lecture, comme le veut le règlement. Mais bien évidemment, les fuites dans les journaux sont déjà parues et L’Equipe dévoile ce mardi les grandes lignes de cette vaste enquête sur les agissements des dirigeants de la 3F, et ses nombreux problèmes.
Le Graët n'est plus légitime comme président
Ce rapport effectué par les fonctionnaires qui ont épluché les derniers mois de l’instance, les agissements des deux personnes principalement concernées, à savoir Noël Le Graët et Florence Hardouin, mais aussi le fonctionnellement général de la fédération, ne laisse aucune place au doute. L’instance suprême du football français a été gérée par un homme qui abusait de son pouvoir pou faire valider ses décisions par un comité exécutif dit « Comex » conciliant et où le débat n’avait pas sa place. Le dirigeant breton est donc jugé incompétent même si les reproches concernent plus ses déclarations qui ont créé la polémique, que des faits de harcèle moral et sexuel dont il est accusé. « Compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et la défaillance de la gouvernance de la FFF, M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français », a fait savoir le rapport, qui invite donc le Comex à se réunir rapidement pour commencer la destitution express de l’ancien maire de Guingamp.
Pressions énormes au comité directeur
Football : "Je demande à Noël Le Graët de prendre ses responsabilités", déclare son ancien soutien à la FFF Eric Borghinihttps://t.co/MoHbdYd0Ya pic.twitter.com/M95EfVeD3D
— franceinfo (@franceinfo) January 30, 2023
Le chapitre menant à Florence Hardouin a été aussi largement évoqué, le rapport critiquant les relations toxiques avec son président, mais aussi tous les collaborateurs, avec du mépris, des remarques sexistes ou des humiliations publiques lors de certaines réunions, créant une ambiance assez terrible au sein de l’instance. « L'ambiance sexiste et violente qui a régné au sein du CODIR (comité directeur) jusqu'en 2020 s'exprime par des blagues sexistes, lourdes et récurrentes, par des manifestations de mépris entre directeurs, par l'usage d'un vocabulaire grossier, par l'échange d'injures ou d'invectives. La passivité de la directrice générale qui présidait ces CODIR et du président qui était informé a marqué les personnes présentes à l’époque », explique ainsi le rapport, qui souligne que Florent Hardouin devait parfois aller très loin pour justifier les agissements de Le Graët, y compris en cachant certaines dérives.
Une situation intenable donc, qui a portant duré pendant des années, où des faits graves ont été cachés, comme des dénonciations d’atteintes ou de violences sexuelles subies par des jeunes joueuses féminines passées sous silence pendant leur passage à Clairefontaine. Une preuve que le problème au sein de la FFF ne touche pas seulement deux personnes qui ont totalement perdu la raison, mais bien un giron entier qui a, de gré ou forcé, permis à cette situation de perdurer pendant des années. Et cela laisse apercevoir l’étendue des dégâts et du ravalement à faire au sein de l’instance. En attendant, les personnes ciblés ont jusqu’à mi février pour répondre à ce rapport, avant que d’éventuelles décisions ne soient prises, ou que des communications publiques permettent de commencer officiellement le ménage.