Discipline oblige, Laurent Blanc a complètement chamboulé l’équipe de France, mais le message doit aussi passer sur le jeu. S’il n’y aura pas de miracle entre des joueurs qui n’ont presque jamais joué ensemble sous le maillot bleu, Blanc veut croire à la naissance d’un groupe.
Il n’y a pas eu de miracle en Afrique du Sud. Outre le comportement honteux des joueurs français, ces derniers ont été sortis au premier tour en continuant à jouer sur leur lancée de ces dernières années : c'est-à-dire un jeu apathique offensivement, fébrile défensivement, et complètement déraisonnable en ce qui concerne les choix tactiques et humains. La suspension infligée à tous les Mondialistes pour ce match en Norvège ne pourra pas avoir d’effet négatif. Elle satisfait à la vindicte populaire, et permettra de faire de toute façon une inévitable revue d’effectif comme au lendemain de toute compétition. Une défaite en Scandinavie ne remettrait rien en cause, et surtout pas le statut d’intouchable que possède Laurent Blanc après six ans de Raymond Domenech qui ont mis les Bleus et ses supporters à bout de nerf. Alors, place enfin au jeu et le nouveau sélectionneur espère bien que son discours d’ouverture basé sur l’offensive et le thème rarement souligné dans le football moderne de « devoir dominer son adversaire dans le jeu » passera, et se concrétisera à Oslo.
« On a des joueurs qui sont contents d’être là et qui n’ont pas connu le fameux épisode du mois de juin. Ce n’est donc pas leur sujet de conversation favori puisqu’ils n’étaient pas là. C’est à mon sens une bonne chose. On a vu de la qualité à l’entraînement. Ce que l’on propose aux joueurs, ils y adhèrent plus facilement dans la mesure où ce n’est que du jeu. Il faut arriver à faire en sorte d’avoir une philosophie de jeu que l’on puisse appliquer contre toutes les équipes. C’est la chose la plus difficile à faire. Mercredi, si nous jouons en l’air, on a perdu », a rappelé Laurent Blanc, qui souhaite remettre la notion de « plaisir » au goût du jour, surtout après que le divorce entre les Bleus et ses supporters a été clairement consumé en Afrique du Sud.
« Les choses très sérieuses commenceront au mois de septembre. On joue des matchs pour gagner. Si en plus on a la manière, c’est parfait. Mercredi, on n’aura pas beaucoup de satisfactions parce qu’on n’a pas pu bien préparer le match. Mais on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise », a expliqué le nouveau sélectionneur, qui sait que les joueurs convoqués et alignés auront à cœur de prouver que beaucoup de places sont à prendre en ce début de saison. A eux de saisir cette chance.