Les champions du monde français affrontent dimanche (15h françaises) à Nur-Sultan un adversaire inédit, autrefois affilié à la confédération asiatique et actuellement dirigé par un sélectionneur au modeste CV. Voici l'essentiel à savoir sur le football au Kazakhstan.
De l'Asie à l'Europe
La Fédération kazakhe de football, autrefois affiliée à la confédération asiatique (AFC), a rejoint en avril 2002 son pendant européen, l'UEFA. Cela doit servir de « puissante rampe de lancement » pour « élever le niveau professionnel », avait clamé le président de la Fédération Rakhat Aliev, alors le gendre du chef de l'État, Nur-Sultan Nazarbaïev. Pourtant, ce pays du nord de l'Asie centrale, peuplé de 19 millions d'habitants, n'a jamais décollé de la dernière ou avant-dernière place de groupe lors des diverses campagnes de qualification.
Cela ne l'a pas empêché de réussir de gros coups, comme une victoire contre la Serbie (2-1) en 2007 et surtout contre l'Écosse (3-0) en 2019. Une « Kazakh-strophe », résumera la presse écossaise à propos de ce match d'ouverture des qualifications pour l’Euro-2020. Si les Bleus n'ont jamais affronté le Kazakhstan, actuelle 122e nation au classement Fifa, l'équipe de France féminine l'a fait en 2013-2014 et 2019-2020 pour des éliminatoires. Les Bleues l'ont emporté 12-0 le 1er décembre dernier, après une victoire moins large (3-0) à l'aller à Chymkent.
Sélectionneur inconnu
Talgat Baysufinov (52 ans) a repris les commandes de la sélection le 14 décembre 2020, trois ans après l'avoir dirigée durant les qualifications pour le Mondial-2018. Selon la presse locale, ce n'était pas forcément le premier choix de la Fédération, mais la pandémie a empêché tout recrutement étranger. Né à Pavlodar dans le nord-est du pays, l'ex-milieu de terrain a évolué dans des clubs kazakhs de 1985 à 2003, décrochant une sélection en 1992 contre le Turkménistan... pour le tout premier match disputé par cet ancien pays satellite de l'URSS. Il a ensuite entraîné des clubs kazakhs de second rang, emmenant toutefois le FC Irtysh Pavlodar sur le podium en 2010 et 2012.
Pelouse synthétique et toit rétractable
L'équipe nationale évolue à Nur-Sultan (ex-Astana) dans la moderne Astana Arena, une enceinte ouverte en juillet 2009 et pouvant accueillir jusqu'à 30.000 personnes pour des matches, des concerts ou d'autres événements (cérémonie des Jeux asiatiques d'hiver en 2011, par exemple). Le stade, doté d'une pelouse synthétique, a coûté 200 millions de dollars. Il dispose d'un toit en verre rétractable en 20 minutes. « Le stade est vraiment très bien. C'est bien qu'il soit couvert, étant donné le froid dehors », avait commenté peu après l'inauguration Michel Platini, alors président de l'UEFA. Nur-Sultan est présentée comme la deuxième capitale la plus froide au monde, derrière Oulan-Bator en Mongolie. En février 2020, une partie du toit-verrière s'est cassée sous l'effet de la neige abondante, sans faire de blessé.
Kairat et Astana en vitrines
Le Championnat local, dont la 30e édition a débuté le 13 mars, comporte quatorze clubs. Le FC Kairat Almaty a remporté la dernière édition en 2020 après plusieurs années de règne du FC Astana. Le club de la capitale, qui s'est déjà hissé jusqu'en phase de groupe de Ligue des champions, est financé en partie par le fonds souverain du Kazakhstan, Samruk-Kazyna, tandis que son rival bénéficie de la fortune personnelle de l'oligarque Kairat Boranbaev. Environ un tiers des joueurs évoluant dans le championnat kazakh viennent de l'étranger, la plupart de Russie, Serbie et Bélarus. On trouve un Français: Jérémy Manzorro, milieu de terrain jouant pour Tobol, dans la ville de Kostanay (nord). Le Russe Andreï Arshavin, une des stars de l'Euro-2008, connu pour avoir joué au Zenit Saint-Pétersbourg et à Arsenal, a terminé sa carrière au Kairat. L'international brésilien Vagner Love, passé notamment par Monaco, porte actuellement le maillot du club d'Almaty.