Balancer des affirmations avant un match de football est une pratique très risquée, Raymond Domenech l’a appris à ses dépens. Les supporters suisses ricanent, forcément.
Lundi soir, la Suisse a créé la surprise en éliminant l’Équipe de France, championne du monde et grande favorite de cet Euro 2020 (3-3, 4-5 tab). Un véritable choc. Même si les hommes de Didier Deschamps n’avaient pas forcément brillé en phase de poules, à part contre l’Allemagne, peu d’observateurs imaginaient la France tomber face à la Suisse, elle-même vaincue 3-0 par l’Italie plus tôt dans la compétition. Lorsque des bruits venant de l’autre côté de la frontière annonçaient que la Nati n’allait pas fermer le jeu, certains se sont moqués. Le plan de jeu était risqué, d'autant que la France a la réputation de galérer contre les blocs bas. Sur le plateau de l’Équipe d’Estelle, l’optimisme régnait. Raymond Domenech en première ligne, avait clairement enterré la Suisse avant le match.
« Pour jouer offensif, il faut avoir le ballon. Le ballon, les Suisses ne vont pas le voir. Ils vont avoir quelques contres, de temps en temps… Ils vont l'avoir 25 ou 30 % du temps. Je ne vois pas comment les Français peuvent perdre ce match, à moins que les Bleus restent coincés dans l’ascenseur, avant de partir », a lâché l’ancien sélectionneur. « Il faut avoir les joueurs aussi », ajoutait Estelle Denis avec un sourire. Les moqueries ont évidemment fusé sur les réseaux sociaux, les Suisses s’y donnant à cœur joie. Sébastien Tarrago en a aussi pris pour son grade après sa petite pique : «Si l’équipe de Suisse joue de manière extrêmement offensive, ce sont des ânes. C’est impossible, c’est impensable. » Lematin.ch tacle subtilement les consultants en les qualifiant de « de grands et brillants spécialistes du football ». L’histoire du football a prouvé à de nombreuses reprises à quel point les conclusions hâtives étaient dangereuses. Le « Karma » frappe souvent. Et c’est de bonne guerre quand celui qui a été mis au pilori avant le match, prend une petite revanche après que le terrain ait parlé.