Après un quart de finale prometteur au Mondial 2014, une finale frustrante à l’Euro 2016 et une victoire finale en apothéose en 2018, cela faisait longtemps que l’équipe de France n’avait pas provoqué une telle déception.
La sortie de lundi dernier face à la Suisse, dans un match assez fou, va certainement être étudiée à la loupe pendant longtemps, tant les Bleus n’étaient pas programmés pour un échec aussi rapide dans cette épreuve. Mais rien n’a fonctionné, et les satisfactions sont bien rares. En dehors du terrain, cela a aussi été catastrophique, avec des blessures qui se sont multipliés, des joueurs en difficultés physiquement, notamment dans la prolongation face aux Suisses, où les Français n’avançaient quasiment pas. Il faut dire que l’extra-sportif n’a peut-être pas non plus été au rendez-vous. Habituellement, la préparation invisible et les programmes journaliers sont gérés au millimètre par l’intendance des Bleus, mais cet Euro disputé aux quatre coins de l’Europe, sous la chaleur dans les pays de l’Est où les Français sont restés quasiment tout le temps, a aussi failli dans son organisation. Interrogé sur l’émission 13h Smaïl, Bertrand Latour, qui a suivi tout le parcours des Bleus pour La Chaine L’Equipe, explique ainsi le fiasco du choix de l’hôtel par exemple, à Budapest où la climatisation et la literie n’étaient pas satisfaisante, ou à Bucarest en pleine ville avec du bruit et l’impossibilité de sortir prendre l’air.
Marre de cet Euro ?
« Les joueurs étaient dans un contexte difficile où ils étaient cloitrés. Sans espace vert pour s’aérer. Vous l'additionnez au fait que les joueurs ne pouvaient pas se balader en ville, ne pouvaient pas voir leur famille puisqu'il y avait ce Covid-19. Donc là c'est un enfermement le plus total, il y avait des chambres où on ne pouvait même pas ouvrir la fenêtre. La France était très à cheval sur la bulle, et cela a rendu fous les joueurs. À tel point que je pense qu'il y a des joueurs qui n'étaient pas mécontents que ça se termine parce qu'ils en avaient marre », balance même le journaliste, pour qui le staff tricolore aurait du faire comme en Russie en 2018 et s’éloigner de la ville pour mieux respirer, pouvoir se balader à pied ou en vélo, sans être enfermé dans cette bulle sanitaire intra-muros, surtout par près de 35° c parfois.
« Il y avait la possibilité pour la fédération de prendre des hôtels très loin, ce qui avait été prévu initialement, notamment à Budapest, et de venir dans l'hôtel choisi par l'UEFA uniquement à J-1. Ça, ça a été une de leurs grosses erreurs », a assuré un Bertrand Latour qui refuse d’expliquer cette élimination par cette gestion délicate, mais souligne tout de même qu’entre les conditions difficiles, les déplacements, les blessés et la fatigue morale et physique, les Bleus n’étaient plus dans les dispositions idéales pour performer.