Assez rare dans les médias, Raphaël Varane a profité d’une interview accordée à Ouest-France pour pousser un gros coup de gueule.
Sa parole est rare, ce qui fait de lui un joueur écouté et respecté. Vice-capitaine de l’Equipe de France derrière Hugo Lloris pour l’Euro 2021, Raphaël Varane a poussé un véritable coup de gueule sur la cadence infernale des joueurs de football, avec l’accumulation des matchs toujours plus importante. A l’approche du premier match des Bleus à l’Euro face à l’Allemagne, le défenseur du Real Madrid a jugé « impossible » à tenir ce rythme dingue à long terme. Il explique notamment avec un brin d’ironie que c’est au mois de juin, soit à la fin de la saison, qu’il réalise sa première préparation physique de la saison. Un comble…
« Je fais en ce moment une préparation physique pour la première fois de la saison, c’est un peu le monde à l’envers. Je retrouve de la fraîcheur. J’espère être à mon meilleur niveau athlétique durant la compétition. Les joueurs internationaux, c’est simple, ils jouent tout le temps. On est aussi des êtres humains. Je crois qu’un rapport de la FIFPRO dit que le minimum pour la récupération, c’est de jouer tous les cinq jours. Nous, on enchaîne tous les trois jours, à 22 h parfois puis à midi après. Sur le court terme, on peut faire le dos rond, mais à long terme, c’est juste impossible. Quand on voit les différents projets de réforme des compétitions, avec toujours plus de matches, on se dit que c’est compliqué » s’interroge le défenseur de la France et du Real Madrid avant de conclure.
« Nous, on veut que le football reste attrayant, avec du spectacle, de l’intensité. Si on veut intéresser les gens, redynamiser le football, il faut du spectacle, ce qui leur a manqué parfois durant le Covid. Et pour ça, il faut penser à la santé physique et mentale des joueurs. Les calendriers sont saturés. Trop, c’est trop. Certains coaches en parlent de plus en plus, et il va falloir le dire encore plus. Ce n’est pas qu’on est des fainéants, ce n’est pas notre mentalité, c’est juste un besoin de couper parfois ! Mais c’est difficile pour un joueur de dire au coach qu’il va un peu lever le pied parce qu’il est cuit, on ne peut pas ! C’est quoi la finalité, jouer tous les jours ? » souffle Raphaël Varane, pas du genre à se plaindre ou à taper du poing sur la table, mais qui ressentait le besoin de faire passer un message fort à quelques jours du coup d’envoi de l’Euro.