Dans une très longue interview accordée au quotidien L'Equipe, Raymond Domenech revient sur une année 2008 délicate pour lui.
A l’image de l’équipe de France, ridicule lors de l’Euro, Raymond Domenech a passé une année difficile. Pris en grippe par la presse, et dans la foulée par une partie de public, le sélectionneur a longuement évoqué dans les colonnes de L’Equipe les critiques, dont certaines étaient il est vrai ahurissantes, qui se son abattues sur lui. Raymond Domenech n’a pas cité de nom, mais il n’a pas apprécié la façon dont Luis Fernandez presque au quotidien l’a démoli en direct à la radio. Pas de quoi affoler le patron des Bleus qui n’a pas oublié qu’avant de gagner la Coupe du monde 1998, Aimé Jacquet avait eu droit au même traitement de faveur.
« Je prends le métro tous les jours, je vais au ciné, je vais au resto et le message est toujours le même. On me dit de m’accrocher, de ne pas me laisser faire. Il y en a même qui disent que j’ai raison, vous vous rendez compte ? Je pense qu’Aimé Jacquet, avant 1998, aurait eu du mal à prendre le métro. Ou alors il n’y a que des faux-culs, partout. On a parlé de moi partout, c’est comme ça. Sur l’année 2008, j’ai peut-être été le mec le plus cité dans les médias après Sarkozy (…) Je n’ai jamais été très populaire. Même joueur, ça n’a jamais été mon truc. Il y en a qui ne font rien, qui ne disent rien et qui passent. Moi, je fais... Mais je ne cherche pas à être populaire, je ne fais rien pour ça, je ne sais pas faire. Je suis sympa et agréable avec les gens autour de moi. Sélectionneur, je le sais, je suis différent. C’est un vrai devoir, une responsabilité, je ne peux pas être ce que je suis dans la vie de tous les jours, patient, détendu, compréhensif. Patient et sélectionneur des A, déjà, ce n’est pas possible », explique Raymond Domenech.
Evoquant ses rapports avec les joueurs, le sélectionneur national a évoqué la fameuse affaire dite des petits déjeuners, plusieurs internationaux ayant contesté le fait qu’on exige désormais qu’ils soient présents à 8h30, avançant cela pour tenter d'expliquer la défaite en Autriche. « Là oui, j’étais vraiment en colère. Je comprends qu’on perde un match. Mais derrière, chercher des excuses avec l’horaire du petit déjeuner, en plus un truc bidon, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Tout ce que je retenais, il a fallu que ça sorte. C’était bien. Ça m’a fait du bien personnellement. Et à eux aussi. Parce que je commence à bien les connaître, ils en avaient à la fois besoin, et pas besoin, parce qu’ils savaient déjà ce qu’il fallait faire derrière. Dès le lendemain soir, j’ai senti qu’on était reparti ensemble, sur le même chemin », raconte le patron de l’équipe de France.
L'Equipe publiera vendredi la suite de ce passionnant entretien que leur a accordé Raymond Domenech.