L’équipe de France n’a pas le profil d’un finaliste de Coupe du monde en puissance. Pourtant, Raymond Domenech assure que tout sera possible en Afrique du Sud si l’alchimie se fait.
Les Bleus, qui multiplient les motifs d’inquiétudes depuis des mois, entre un jeu bien terne, une fébrilité étonnante, une alchimie manquant en défense centrale, une animation offensive proche du néant et des cadres de moins en moins performants, sont néanmoins qualifiés pour la prochaine Coupe du monde. Malgré le barrage plus que délicat face à l’Irlande, le dernier match amical déplorable contre l’Espagne, tout peut donc encore se passer en Afrique du Sud. C’est le principal leitmotiv de Raymond Domenech à trois mois de l’évènement mondial.
« Les joueurs sont habitués à ce genre de critique. Ils savent que quand c'est moins bien que ce que les gens imaginaient, ils seront attaqués. D'ailleurs jusqu'à présent, c'est moi qui ai été la cible des critiques plutôt qu'eux ! Mais la Coupe du Monde leur appartiendra, ce sont eux qui seront sur le devant de la scène. Moi, je vais leur rendre les clés quand la compétition va commencer. Avant, je vais tout faire pour les protéger, les préparer au mieux à cet évènement, mais après c’est entre leurs mains. D'ailleurs, je ne crois pas qu'il y ait de médaille prévue pour l'entraîneur », s’en est même amusé le sélectionneur tricolore, sur le site de la Fédération Internationale de Football (FIFA).
Mais, pour réussir quelque chose en juin prochain, encore faudra-t-il que les Bleus passent outre la crainte de déjouer, qui avait failli coûter la qualification lors du premier tour en 2006, et avait une nouvelle fois failli remettre en cause le match aller face à l’Irlande, avec un pénible nul au Stade de France contre l’Irlande en barrage à l’automne dernier. Pour la première fois depuis ces évènements, Raymond Domenech a bien voulu reconnaitre que son équipe avait été fébrile dans ce moment particulièrement chaud.
« Quelle que soit l'expérience des joueurs, quelle que soit leur maturité, ça ne change rien ! Il y a à ce moment-là une certaine fébrilité. Et puis, on oublie tout de même de dire que l'Irlande a des joueurs de qualité… Donc le niveau de l'un et de l'autre s'équilibrent en raison du facteur psychologique. Quand on n’a plus rien à perdre, on peut y aller ! Et inversement, quand on a tout à perdre, on a la peur au ventre et on joue de manière plus crispée », a admis le technicien français, qui avance tout de même une confiance sans failli à l’approche de l’évènement.
« Dès qu'on aura regroupé les joueurs et qu’on aura passé suffisamment de temps ensemble, je le saurai. La Coupe du Monde, c’est comme quand un match commence : au bout de cinq minutes, je sais à peu près comment cela va se terminer. Là, ça sera pareil ! Attendons le début du tournoi, et je pourrai dire à peu près comment on le terminera… », a prédit Domenech, qui avait la dernière fois donné rendez-vous le 9 juillet 2006 à Berlin aux supporters français, à juste titre. Osera-t-il promettre un 11 juillet 2010 à Johannesburg ?