Raymond Domenech a connu l’honneur d’une finale de Coupe du Monde avec l’équipe de France, puis le déshonneur d’une grève pathétique et d'une élimination piteuse quatre ans plus tard. Consultant pour plusieurs médias à l’occasion du Mondial 2014, l’ancien sélectionneur national a évoqué dans Sud-Ouest ce retour en grâce des Bleus auprès du public et il s’en félicite.
« Les joueurs avaient besoin de montrer qu'ils étaient là en ayant conscience de ce qu'ils faisaient, de ce qu'ils vivaient. Ils l'ont fait. On est déçu de leur défaite en quarts de finale, mais on ne leur en veut pas, parce qu'ils ont perdu contre une équipe qui avait plus de potentiel. On ne demande pas à l'équipe de France d'être championne du monde tous les quatre ans. Depuis le match retour contre l'Ukraine, ils ont raccroché le public et c'est bien. Le public n'attendait que ça : quand on a envie de tomber amoureux, on peut tomber amoureux de la première venue. Les gens avaient envie de revivre des émotions comme en 1998, 2000 et 2006 (…) Je comprends à quel point Knysna a été émotionnellement fort, mais tout le monde semble avoir oublié que quatre ans ont passé, que l'actuel entraîneur champion de France a aussi entraîné l'équipe nationale. La charge émotionnelle a été si forte à Knysna : s'il n'y avait eu l'épisode de la grève, on aurait simplement retenu qu'on a été éliminé au premier tour, comme en Corée en 2002. On retient ce qui est fort, en dehors du résultat (…) Knysna, je l'ai digéré, ce n'est plus mon truc, mais je sais que dans dix ans, dans vingt ans, les gens en parleront encore. Ça ne s'effacera pas. Mais moi, je suis heureux du métier que j'ai exercé, de ce que j'ai fait, même si ça mal tourné », reconnait, dans les colonnes du quotidien régional, Raymond Domenech, dont l’image est encore écornée par les événements intervenus en Afrique du Sud, même s’il ne veut plus réellement en parler.