Raymond Domenech avait jusqu'au 3 novembre pour envoyer la FFF devant le Conseil des Prud'hommes afin de faire valoir ses droits. Et l'ancien sélectionneur l'a bien évidemment fait, réclamant de lourdes indemnités aux instances du foot.
Quelques jours après des états généraux dont l’utilité réelle reste encore à démontrer, la Fédération Française de Football voit revenir comme un boomerang le cas Raymond Domenech. Raide comme un I, le nouveau président de la FFF avait sorti le lance-flammes contre l’ancien sélectionneur au moment de son licenciement. Mais du côté de Raymond Domenech, comme tout salarié d’une entreprise, on a des devoirs, mais aussi des droits. Et ce dernier a décidé de les défendre en saisissant le conseil des Prud’hommes de Paris.
« On fait d’un homme seul le bouc émissaire d’un naufrage collectif. C’est pour le moins surprenant. Il est inconcevable de prétendre résoudre une crise collective par le licenciement d’une seule personne. Une rupture à l’amiable aurait été possible, mais la décision est, comme l’a reconnu récemment le président Duchaussoy, politique et non pas juridique. Cette procédure est vexatoire, brutale, tardive et en violation des dispositions essentielles du code du travail. Raymond Domenech n’a pas à être sacrifié à l’aune d’une certaine opinion publique et, comme n’importe quel salarié licencié sans motif valable, il mérite que ses droits soient défendus (...) Mon devoir est de constater les dix-sept années d’ancienneté de mon client, qui a cinquante-neuf ans, et dont les discussions avec d’autres fédérations ou d’autres clubs ont été rompues du fait de la publicité faite autour de son licenciement. Cela a été préjudiciable à sa famille, à sa réputation. Nous allons réclamer les salaires qu’il aurait dû percevoir pendant son préavis, l’indemnité de licenciement à laquelle il a droit et une somme complémentaire liée aux préjudices subis », précise dans l’Equipe Maître Jean-Yves Connesson, l’avocat de Raymond Domenech, chiffrant à 2,9 millions d’euros la somme réclamée pour son client.
Dans un premier temps, le conseil des Prud’hommes va tenter de rapprocher les deux parties afin de trouver un accord à l’amiable. Mais Fernand Duchaussoy ayant plusieurs fois indiqué qu’il ne souhaitait pas transiger, cette solution semble compliquée. En tout cas, si cette affaire devait être ensuite plaidée, nul doute qu’elle aurait un retentissement rarement atteint pour une affaire relevant du droit du travail.