Trois semaines après la finale du Mondial perdue par la France contre l'Argentine, l'heure est venue du déballage concernant Karim Benzema. Et Daniel Riolo n'hésite pas à traiter Didier Deschamps de menteur.
Depuis le forfait officiel de Karim Benzema avec l'équipe de France, le samedi 19 novembre peu avant 23 heures, on a beaucoup entendu le clan du Ballon d'Or 2022, et notamment son ancien agent, toujours très proche de KB9, Karim Djaziri. Du côté des Bleus, et notamment du sélectionneur national, c'est le silence radio, seul Guy Stéphan ayant indiqué dans des notes prises pendant la Coupe du Monde que le départ de Benzema du groupe tricolore avait été vécu comme un rude coup par toute la délégation française. Mais cette fois, c'est un journaliste qui vient brutalement faire entendre sa version des faits. Et s'agissant de Daniel Riolo, dont on sait qu'il n'est humainement pas un grand fan du joueur du Real Madrid, on pouvait s'attendre à une version bridée. Cependant cela n'est pas le cas, et ce dernier s'est lâché au moment d'évoquer le cas Benzema.
Benzema victime d'un coup tordu en équipe de France
Au micro de RMC, Daniel Riolo a livré une très longue version des faits, guère à l'honneur de Didier Deschamps. « Ce qui est le fil conducteur de la vie de Didier Deschamps, c’est le résultat. Pour lui, la fin justifie les moyens, l’homme n’est pas important, ce qui est important c’est lui et le résultat qu’il veut obtenir (…) Je l’ai déjà dit, mais toutes les belles histoires et les histoires louches du football français il était dedans. C’était le cas pour Knysna, il était au courant avant et il n’a rien dit. Le destin des Bleus ne l’intéresse pas tant qu’il n’est pas lié à cette histoire. Si demain Zidane prenait les commandes des Bleus, il s’en foutrait de savoir si la France gagne ou pas. Benzema, il ne voulait pas de son retour parce qu’il ne sait pas gérer les personnalités, les égos, et quand on dit qu’il est fort en management des hommes c’est une légende. Il est fort dans la construction d’un groupe, il sait choisir les hommes et quand il construit son groupe il ne veut pas d’opposition d’égos (…) Benzema représentait un problème pour lui, car il savait que Pogba ne l’aimait pas, ces deux-là ne s’aiment pas, et pareil pour Griezmann, qui n’est pas fou de Benzema (…) Mais avant l’Euro 2021, Deschamps est bien obligé de constater que les Bleus ça marche moins bien et il envisage que ça peut mal tourner. Benzema étant devenu incontournable avec Madrid, l’idée de rappeler Benzema revient, et il se dit que si à l’Euro ça se passe pas bien on mettra sur la tronche de Benzema. Saut que ça ne se passe pas bien, mais que Benzema est l’un des meilleurs. Il est obligé de continuer avec lui, car en plus Benzema reste au plus haut niveau et Deschamps doit avancer avec lui. La pression populaire est énorme pour qu’il prenne Benzema, mais il y a Giroud et là il le dénonce sur la place publique. Et comme Giroud fait une belle saison, il doit prendre les deux », explique dans un premier temps le journaliste, avant d'aller plus loin dans sa charge contre le coach de l'équipe de France.
𝕁𝕠𝕪𝕖𝕦𝕩 𝕒𝕟𝕟𝕚𝕧𝕖𝕣𝕤𝕒𝕚𝕣𝕖 𝕂𝕒𝕣𝕚𝕞 @Benzema !
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) December 19, 2022
Le 𝗕𝗮𝗹𝗹𝗼𝗻 𝗱’𝗢𝗿 2022 souffle aujourd’hui sa 𝟯𝟱𝗲 bougie 🎂#FiersdetreBleus pic.twitter.com/1SqUZlcVgo
« Deschamps ne sait pas faire ça, ils partent à la Coupe du Monde avec un Benzema un peu blessé (…) Il y a un épisode dont personne n’a parlé, c’est qu’il y a eu une pression sur ce que vont faire les Bleus concernant le Qatar et autour des polémiques. Les joueurs français ont parlé, et ça tournait autour de Lloris, mais ça le gonflait de se mêler de ça. Donc, ils ont voulu faire une lettre, mais à un moment Benzema a dit : « est-ce qu’on est là pour ça ? ». Et les joueurs qui culturellement ne se sentaient pas en phase avec ces revendications n’étaient pas pour. Cela a créé de premières petites tensions. A cela s’est ajouté le problème de la blessure (…) Les clichés qui ont circulé, je les ai fait analyser par des spécialistes, et ils disent qu’il y avait un risque pour les huitièmes, mais que Benzema était à 100% pour les quarts de finale. Quel autre pays dans le monde se prive d’un Ballon d’Or parce qu’il faut être prêt pour le premier match du Mondial ? Sadio Mané, son pays était prêt à le faire venir en fauteuil roulant ! Le médecin de l’équipe de France n’est même pas allé à Aspetar, mais l’a attendu pour lui dire « c’est bon t’es blessé tu repars », et qu’on lui prend un avion à 6h du matin, c’est bizarre non ? Benzema s’est cassé, il n’a rien dit. La France est allée en finale et dans l’émotion on a tout oublié. Mais Karim Benzema méritait plus de respect et je ne suis pas le plus grand des avocats de Benzema. Autant j’ai reconnu ses énormes qualités sportives, ses dernières années avec le Real Madrid il a été magique. Mais objectivement, on l’a pris pour un con, on l’a foutu dehors. Oui, certains joueurs n’étaient pas mécontents de le voir partir, Griezmann et Lloris par exemple, Mbappé et Giroud s’en foutaient un peu. Deschamps nous a menti », a ensuite lancé un Daniel Riolo bien énervé et qui n'était pas le seul.
J’ai fait les efforts et les erreurs qu’il fallait pour être là où je suis aujourd’hui et j’en suis fier !
— Karim Benzema (@Benzema) December 19, 2022
J’ai écrit mon histoire et la nôtre prend fin. #Nueve pic.twitter.com/7LYEzbpHEs
Dans la foulée de la charge de son collègue, Stéphane Guy est lui aussi monté au créneau, l'ancien journaliste limogé par Canal+ ayant une vision un peu différente sur ce dossier, mais pas totalement. « Je suis d’accord pour dire qu’il y a un loup et que c’est flou. Mais je suis certain qu’à un moment donné les acteurs de cette histoire vont parler et que Karim Benzema dira sa vérité. Le problème de tout cela, c’est quand même qu’il arrive blessé au Mondial (…) Des fois quand tu es responsable d'une équipe comme l'équipe de France, tu ne peux pas tout dire », a fait remarquer Stéphane Guy, nettement moins incisif que Daniel Riolo sur ce sujet. Un sujet qui ne finit pas de faire parler, alors que les Bleus digèrent leur défaite en finale, mais qu'il reste toujours ce sentiment de gâchis de n'avoir rien fait pour avoir le Ballon d'Or dans les rangs des Bleus pour la phase finale de ce Mondial.