En accordant quatre ans de contrat à Didier Deschamps, le président de la FFF a surpris tout le monde. Si 2024 semblait un objectif raisonnable, 2026 est plus dur à encaisser.
Dans la foulée du Mondial 2022, où l'équipe de France a tout de même brillé malgré la défaite en finale contre l'Argentine, il n'y avait aucun doute concernant la prolongation de contrat du sélectionneur national. Mais même Noël Le Graët l'avait confié, il n'avait pas l'intention de signer un chèque en blanc jusqu'au Mondial 2026 à Didier Deschamps, d'autant que son propre mandat s'achevait en 2024, en même temps que l'Euro en Allemagne. Cependant, samedi, la FFF a confirmé l'accord avec DD pour une prolongation...jusqu'en 2026. Quatre années supplémentaires qui ont étonné, et qui laissent certains observateurs, même les plus modérés, assez dubitatifs. C'est le cas de Vincent Duluc, l'expérimenté journaliste de L'Equipe.
Deschamps 2026, c'est un peu long non ?
La Fédération Française de Football et Noël Le Graët, son président, sont heureux d’annoncer la prolongation de 𝗗𝗶𝗱𝗶𝗲𝗿 𝗗𝗲𝘀𝗰𝗵𝗮𝗺𝗽𝘀 à la tête de l’Équipe de France jusqu’au mois de juin 𝟮𝟬𝟮𝟲 ✍️
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) January 7, 2023
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Présent au Qatar pour suivre le Mondial, et donc commenter les performances de l'équipe de France, Vincent Duluc estime logique que Didier Deschamps soit prolongé, mais il regrette tout de même que ce soit pour quatre ans de plus. « Par-delà sa légitimité à poursuivre jusqu'en 2024, cette prolongation jusqu'en 2026 heurte deux principes. En premier lieu, l'idée que l'équipe de France, qui appartient à tout le monde, puisse être ainsi confisquée par un seul pendant quatorze ans. Ensuite, le constat que ce nouveau contrat va courir près de deux années après la fin du mandat de Noël Le Graët. Un temps, le président de la FFF avait évoqué sa volonté de faire coïncider les deux échéances. En s'asseyant sur ce principe, il montre un peu de son indifférence pour ce qui arrivera après lui et sera assumé par d'autres (...) Il y a donc la forme de la négociation, notre sentiment général d'avoir été pris pour des jambons et le fond de cette prolongation, qui est inséparable du parcours remarquable des Bleus à la Coupe du monde. Mais il faudra, un jour, penser à l'avenir et à la possibilité que l'équipe de France s'ouvre à une autre manière et à d'autres hommes. Et c'est en cela que l'échéance 2026 pose problème: cela ressemble à une confiscation sans condition et introduit une réserve que le simple horizon 2024 aurait balayée », écrit, ce dimanche dans le quotidien sportif, le journaliste.