La bataille pour la diffusion de la Coupe du monde féminine bat son plein et le président de la FIFA a eu des mots très forts pour décrire la situation. La France et l’Europe sont pointés du doigt.
Chose impensable dans le football masculin, à quelques mois du début de la compétition, la Coupe du monde n’a toujours pas trouvé de diffuseur dans les grands pays européens. Comme en Espagne, en Italie, en Allemagne, en France ou en Angleterre, aucune télévision ne compte payer les 15 millions d’euros demandés par la FIFA pour lâcher les droits de la compétition. Une somme qui a déjà diminué dans les discussions puisque l’instance mondiale exige désormais 10 millions d’euros pour donner le feu vert aux diffuseurs dans chaque pays. Mais à une période très calme niveau publicité (du 20 juillet au 20 août) et avec des matchs qui auront lieu tôt le matin en raison du décalage horaire avec l’Océanie, aucune TV européenne n’y trouvera son compte financièrement.
Les mots de Gianni Infantino
Résultat, selon la FIFA, les offres ont oscillé entre 1 et 9 ME, sans obtenir d’accord avec le détenteur des droits. Et dans cette partie de bras de fer, Gianni Infantino s’est tout à coup transformé en défenseur du football féminin à l’occasion d’un discours donné à l’OMC, l’organisation mondiale du commerce, à Genève. Il a passé la seconde couche dans un post sur Instagram où il a attaqué les diffuseurs des grands pays européens de ne pas jouer le jeu sur le football féminin.
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« Les offres des diffuseurs, principalement du « Big 5 » européen, sont toujours très décevantes et tout simplement pas acceptables. 100 % des recettes des droits iront au football féminin. Les diffuseurs publics ont un devoir d’investir dans le sport féminin. Les offres des diffuseurs sont 20 fois inférieurs à ceux de la Coupe du monde masculine. C’est une gifle au visage de toutes les joueuses de cette Coupe du monde, et même à toutes les femmes du monde. Pour être clair, il en va de notre obligation morale de ne pas sous-vendre la Coupe du monde féminine. En conséquence, si les offres continuaient à ne pas être justes, nous serons forcés de ne pas diffuser l’épreuve dans les pays européens du « Big 5 ». Les femmes le méritent, c’est aussi simple que ça », a lancé Gianni Infantino, qui lance donc un véritable bras de fer avec les diffuseurs européens.
Il reste désormais à savoir qui va craquer, mais la FIFA ne va plus pouvoir diminuer ses prix après une telle sortie de son président. En France, ce n'est pas non plus la bataille pour obtenir ces fameux droits malgré la popularité des Bleues version Hervé Renard. M6 et TF1 sont chauds, mais loin des prix de la FIFA, et France Télévisions est invité à se dévouer pour diffuser l'équipe de France en raison de son appartenance au service public.