Hervé Renard a beau s'être mis tout le monde dans la poche depuis qu'il a pris les commandes de l'équipe de France féminine, la FFF doit régler le cas Corinne Diacre. Et c'est peu dire que l'ancienne coach des Bleues veut obtenir réparation, même si la Fédé pense pouvoir tout régler sans avoir à trop payer.
L’équipe de France féminine sort d’une bonne période puisque sous les ordres de leur nouvel entraîneur, Hervé Renard, Wendie Renard et ses coéquipières se sont imposées en amical face à la Colombie et surtout le Canada. Sportivement tout va dans le meilleur des mondes pour les Bleues, mais dans les coulisses, la mise au placard de Corinne Diacre, qui n’a toujours pas été licenciée, commence à donner des migraines à la Fédération Française de Football. Car cette dernière a pris un avocat pour défendre ses droits, et Corinne Diacre a déjà prévenu son employeur que toute cette histoire risquait de lui coûter 6 millions d’euros. Car l’ancienne sélectionneuse tricolore a bien l’intention de voir son salaire être estimé au même niveau que celui de Didier Deschamps et cela jusqu’à son terme, à savoir août, et surtout elle estime avoir été victime d’un coup tordu et avoir donc droit à un préjudice moral.
La FFF injuste avec Corinne Diacre ?
Interrogé par Etienne Moatti, Maître Christophe Ayela, avocat de Corinne Diacre, estime que toute cette histoire ressemble à un coup tordu né du côté de Lyon. « Tout a commencé avec Wendie Renard, qui joue à Lyon, dans l'équipe de monsieur Aulas, et monsieur Aulas lui-même, qui ont fait des déclarations publiques contre Corinne Diacre. C'est extrêmement grave que l'employeur lui-même - monsieur Aulas siège au comex de la FFF, et représente donc l'employeur - avant même de regarder le dossier, dit qu'elle doit être évincée. Cette condamnation publique, sans procès, ne tient aucun compte de toutes les procédures. Dans cette affaire, il y a des intérêts personnels que tout le monde imaginera ... Ensuite, il y a eu une commission bidon censée évaluer si on doit révoquer Corinne Diacre et dans laquelle il y a monsieur Aulas, qui est juge et partie », explique l’avocat, qui rappelle également que le salaire de l’ancienne coach des Bleues était huit fois plus bas que celui de Didier Deschamps, son homologue masculin, et que la convention collective prévoyait une totale égalité entre les hommes et les femmes. Soit une addition totale de 6 millions d’euros que la FFF refuse pour l’instant de payer.
Aulas se défend d'avoir mené un coup tordu
Tandis que dans L’Equipe, Jean-Michel Aulas se défend de tout cela, rappelant que pour l’instant la Fédération Française de Football payait le salaire de Corinne Diacre, et qu’il n’y avait « pas de préjudice. » Du côté de la FFF, on pense pouvoir s’en sortir en payant les salaires dus jusqu’en août 2024, plus une année d’indemnités en supplément. Bien loin des 6 millions d’euros réclamés par Corinne Diacre, qui n’est pas décidée à se faire rouler dans la farine. Les négociations devraient donc s'intensifier afin que les deux camps puisent s'en sortir en pensant avoir gagné la partie, car cette fois il n'y aura pas de 49-3 pour tout régler.