En 2006 déjà
Depuis sa nomination à la tête de l’équipe de France, Raymond Domenech est la cible de critiques. Il est vrai que le sélectionneur national mérite parfois de se faire taper sur les doigts, tant ses sorties médiatiques frisent la joyeuse cacophonie. La plus célèbre d'entre-elles restera évidemment sa fameuse demande en mariage, quelques minutes après la fin du désastreux France-Italie lors de l’Euro. Le sélectionneur a également eu des choix stratégiques à géométrie variable, mais rien qui ne mérite un tel déferlement. Il ne faut pas oublier que les critiques s’étaient abattues sur lui au début du Mondial 2006, des chroniqueurs se moquant de ses promesses d’atteindre la finale. Si les paroles volent, les écrits restent et certains semblent ne plus se souvenir des éditos vengeurs écrits à l’époque. La présence en finale des Bleus avait assuré une certaine immunité à Raymond Domenech, l’effet « Aimé Jacquet » ayant calmé bien des ardeurs.
L'exemple Malouda
Mais l’Euro aidant, et la vox populi ayant définitivement choisi son camp, c’est désormais la ruée sur le sélectionneur national. Et la déroute en Autriche a permis de lâcher les vannes, au prix parfois d’étonnantes contorsions. Matraqué par plusieurs journalistes depuis des mois, Florent Malouda est devenu " indispensable " aux Bleus au moment même où Raymond Domenech décidait de le mettre sur la touche. Et l’on ne peut pas laisser sous silence, les critiques tombées sur le sélectionneur, accusé de laisser de côté Philippe Mexès, et avant lui Sébastien Frey. Bizarre, quand le premier fait un match épouvantable en Autriche, c’est presque la faute à Domenech, et quand le second fait une boulette pour son premier match dans les buts tricolores, il est tout de même considéré comme l’un des meilleurs du monde à son poste.
Lundi matin, dans un grand concours de titres racoleurs, la tête de Raymond Domenech était mise à prix. A grands coups d’articles vengeurs, de témoignages de consultants en tous genres, ou d’appels d’auditeurs furieux, la chasse était ouverte. Vox populi, vox Dei. cher Raymond. Dommage pour vous.
Claude Dautel