Il n'y a pas qu'en France que le cas Karim Benzema suscite bien des débats. Renvoyé à la maison après des examens médicaux pratiqués au Qatar juste avant le début du Mondial, l'attaquant madrilène provoque des vagues en Espagne.
Plutôt que de se pencher sur la prestation très médiocre de son équipe nationale au Mondial 2022, laquelle a été sortie aux tirs au but par le Maroc en huitième de finale, l’Espagne semble se passionner sur ce qui a poussé Karim Benzema à décider de prendre sa retraite internationale au lendemain de la finale perdue par l’équipe de France contre l’Argentine. Pas un jour sans que les médias sportifs, surtout ceux proches du Real Madrid, n’évoquent la relation désormais totalement coupée entre le Ballon d’Or 2022 et Didier Deschamps et d’autres internationaux tricolores. Alors, quand l’ancien agent de KB9 a mis en ligne une vidéo de l’examen médical passé par Karim Benzema à Doha en affirmant qu’elle prouvait que l’attaquant pouvait rapidement jouer, les médias se sont emballés en pointant du doigt le sélectionneur national, et en tentant de mouiller Kylian Mbappé.
Mbappé cité injustement dans l'affaire Benzema
Tandis que l’attaquant du Paris Saint-Germain, meilleur buteur de la récente Coupe du Monde, s’est bien gardé de se mêler de cette polémique XXL, Oscar Pereiro, vainqueur du Tour de France et désormais consultant de la célèbre émission El Chinringuito, est lui entré de manière très virulente dans la bataille. « Si c’était Mbappé qui avait eu cela, il aurait joué les huitièmes de finale avec la France, c'est certain », a lancé Oscar Pereiro, fan du Real Madrid, avant d’insister sur ce qu’il estime être une décision injuste prise par Didier Deschamps. Une petite phrase qui a tout de même fait du bruit, sachant que tout ce qui concerne Kylian Mbappé a un retentissement énorme en Espagne.
J’ai fait les efforts et les erreurs qu’il fallait pour être là où je suis aujourd’hui et j’en suis fier !
— Karim Benzema (@Benzema) December 19, 2022
J’ai écrit mon histoire et la nôtre prend fin. #Nueve pic.twitter.com/7LYEzbpHEs
Et il n'y a pas que dans l'émission El Chiringuito que le dossier Benzema fait encore des vagues. AS relaie allègrement les propos de Romain Molina, lequel n'était pas loin de lier tout cela à une forme de racisme, des accusations qui font écho à une phrase prononcée par KB9 en 2016 après sa mise au placard par Didier Deschamps. « Non, il n’est pas raciste. Mais il a cédé sous la pression d’une partie raciste de la France », avait alors expliqué le joueur madrilène, ce qui avait ensuite valu à la maison du sélectionneur national d'être taguée d'un « raciste ». Didier Deschamps était alors monté au créneau : « Tenir certains propos, ça amène forcément une agressivité verbale ou physique et j'en subis les conséquences. Je ne peux pas oublier, je n'oublierai jamais. » De l'autre côté des Pyrénées, on est ouvertement persuadé que la réconciliation de 2021, Deschamps rappelant Benzema chez les Bleus, n'était qu'un leurre.
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Du côté de Marca, on est même allé plus loin en demandant au Docteur Pedro Luis Ripoll, Directeur du Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie de l’Hôpital International de Madrid et considéré comme l'un des meilleurs spécialistes européens, de se pencher sur les éléments du dossier médical mis en ligne par Karim Djazizi, l'ancien agent de Karim Benzema. Et le Docteur Ripoll d'expliquer que le Ballon d'Or était en mesure de jouer avec l'équipe de France un peu plus tard lors du Mondial et que la décision du staff de l'équipe de France a probablement été trop précoce. De quoi mettre de l'eau au moulin de ceux qui pensent que KB9 a été victime d'un choix plus personnel que sportif.