Exclu de la Coupe de France et condamné à jouer plusieurs matchs en dehors de Charléty, le Paris FC a confirmé par la voix de Pierre Ferracci avoir fait appel de la sanction.
« Le Paris FC a pris acte des sanctions très sévères prises à son encontre par la Commission de Discipline de la Fédération Française de Football, à l’occasion du match de 32e de finale de la coupe de France qui l’a opposé à l’Olympique Lyonnais au stade Charléty le 17 décembre 2021 et le club a décidé de faire appel de cette décision.
Le Paris FC ne revient pas sur les critiques formulées par la Commission de Discipline à l’égard du club organisateur ; il en tirera tous les enseignements utiles pour améliorer la sécurité des supporters et des spectateurs de ses matchs. Le Paris FC va porter à la connaissance de la Commission Supérieure d’Appel des éléments susceptibles de montrer le caractère disproportionné de la sanction, tant au regard des moyens engagés par le Paris FC à l’occasion de ce match, que des sanctions adoptées lors d’actes violents commis dans d’autres stades.
Le Paris FC poursuit depuis des années, et tout particulièrement depuis son obtention du statut professionnel en 2015, une lutte permanente pour éradiquer la violence qui se manifeste dans les stades. En relation notamment avec les deux associations de supporters, il travaille sans relâche ; aucune action violente ne peut lui être imputée ces dernières années au stade Charléty comme à l’extérieur.
Il va bien évidemment s’associer à toutes les actions en justice engagées par les différentes parties, contre les individus qui se sont rendus coupables d’exactions pendant le match. Aucun de ces individus n’est identifié comme faisant partie des supporters du Paris FC.
Dans un souci de transparence et d’efficacité, le club a, naturellement, mis à la disposition des forces de police toutes les informations en sa possession pour poursuivre leur travail d’investigation.
Pour améliorer les conditions d’accueil à Charléty, dans un stade qui n’est pas le plus aisé à sécuriser, il travaille toujours en étroite collaboration avec les services de la Préfecture de Police ; c’est une relation de confiance avec ces services qui s’est développée au fil des années et qui s’est confirmée notamment dans la préparation du match du 17 décembre 2021.
Le Paris FC salue d’ailleurs le travail effectué par les forces de police, avec nos stadiers, dans des conditions extrêmement difficiles.
Tout en assumant ses responsabilités face à certaines critiques de la Commission de Discipline, le Paris FC regrette la position prise par les différents services du Ministère de l’Intérieur et de la Préfecture de Police de Paris, dans le cadre de l’instruction de ce dossier. Il confirme qu’en aucune manière et à aucun moment la qualification de match à risque n’a été utilisée à son endroit ; cette qualification fait d’ailleurs l’objet d’un barème évoqué par des médias, qui n’a pas plus fait l’objet d’une communication auprès du Club. Evoquer « une rencontre sensible » comme cela a été fait ne peut être assimilé à « une rencontre à risque » ; cette dernière qualification, quelle que soit la note attribuée dans le cadre du barème, doit être portée à la connaissance du club organisateur. Au demeurant, dans le contexte actuel de violence, une qualification de ce type, surtout si elle caractérisait un risque élevé, aurait pu avoir pour conséquence l’interdiction de déplacement des supporters Ultras du club visiteur.
On peut certes reprocher au club l’insuffisance des mesures prises et la sous-estimation de la dangerosité de certains individus présents à Charléty. Mais il ne saurait être rendu responsable de la qualité des informations portées à sa connaissance dans la préparation de ce match au cours des échanges avec les services concernés.
De manière générale, tout en reconnaissant l’obligation absolue pour les clubs de renforcer la sécurité des acteurs et des spectateurs dans les stades, ce qui l’amènera à prendre pleinement en considération les remarques faites par la Commission de Discipline, le Paris FC considère que l’éradication de la violence passera d’abord et surtout par des sanctions individuelles plus sévères pour les auteurs de ces violences ; sur ce plan il ne lui a pas échappé que lors des deux matchs précédents interrompus à Nice et à Lyon, les demandes de prison ferme proposées par les procureurs à l’encontre des agresseurs n’ont pas été suivies par les tribunaux. La question du renforcement de l’arsenal judiciaire est donc toujours d’actualité, quoiqu’en pensent certains qui considèrent que son déploiement effectif serait suffisant. Cela permettra, à l’instar de ce qui a été réalisé en Grande-Bretagne, de mettre fin pour l’essentiel aux violences dans les stades.
Outre la pénalité financière et l’élimination de la Coupe de France, le Paris FC doit supporter la suspension du stade Charléty pour cinq matchs du championnat de Ligue 2.
Cette sanction lui cause un grave préjudice économique et sportif.
Economique, car fort des 17 000 personnes réunies en Coupe de France, certes pour un match de gala, et de ses bonnes performances de championnat, le Paris FC verra ses recettes sensiblement amputées.
Sportif, puisque le Paris FC doit recevoir lors des cinq prochaines rencontres à domicile trois des six premiers clubs du championnat, tous concurrents directs pour la montée en Ligue 1.
A l’occasion des deux matchs arrêtés en Ligue 1, à la suite d’évènements portant atteinte à l’intégrité des joueurs, le premier club, outre le point de pénalité en championnat, a été sanctionné de trois matchs à jouer à huis clos dont un sur terrain neutre, le deuxième de deux matchs à jouer à domicile et à huis clos. Ces deux clubs organisateurs n’ont pas eu à subir, comme le Paris FC, les violences des supporters du club visiteur. La FFF, comme elle en a la possibilité, n’a pas interjeté appel des décisions de la LFP.
Une telle différence avec les mesures prises à l’encontre du Paris FC est d’autant plus dommageable qu’on ne voit pas bien en quoi l’interdiction de jouer les cinq prochains matchs à Charléty améliorera en quoique ce soit la sécurité de cette enceinte ou des matchs joués à un autre endroit.
Le Paris FC regrette enfin que là où son adversaire en Coupe de France se voit menacer de sanction lors de la même compétition en 2022-2023, les sanctions le concernant s’appliquent au championnat de Ligue 2 actuellement en cours, géré par la LFP.
Il espère que son appel et les arguments qu’il développe sur le caractère disproportionné des sanctions qui le touchent seront entendus par la Commission Supérieure d’Appel et que ses joueurs pourront retrouver au plus tôt leurs supporters pacifiques, comme ceux des équipes adverses, dans le stade de Charléty », indique le club de la capitale dans un communiqué justifiant sa décision.