Dans un long entretien au journal L’Equipe, Vincent Labrune a dressé un portrait sans concession de l’état du football français.
Même s’il aimerait que la Ligue 1 fasse partir des grands championnats européens, ce n’est absolument pas le cas selon lui, et il n’y a pas de Big Five qui tiennent. La Bundesliga, la Serie A, la Liga et la Premier League sont dans un monde différent, que ce soit financièrement comme sportivement. Et le fiasco des droits TV l’a récemment confirmé. Le président de la LFP rappelle que sur le terrain, sans l’apport de points du PSG dans les Coupes d’Europe, la France serait derrière le Portugal, la Russie et plutôt au niveau des Pays-Bas et de la Belgique. Un recadrage plutôt lucide, même s’il fait forcément très mal.
« J'adore l'idée du Big Five européen. Mais sportivement, on n'y est pas. Il y a un Big Four et les autres. Cela fait vingt-cinq ans que l'on n'a pas gagné une compétition européenne. Et heureusement que depuis dix ans, nous avons le PSG et son président Nasser al-Khelaïfi qui a énormément aidé le football français et nous a porté à bout de bras sur la scène européenne. Sinon, je ne sais pas où on serait. Nos concurrents, aujourd'hui, ce ne sont pas les Anglais, les Italiens, les Espagnols et les Allemands, mais plutôt les Portugais, les Russes et les Ukrainiens. Il faut prendre conscience de la réalité ! Mais il n'y a pas de fatalité et j'espère bien que le champ de réformes que nous avons lancées nous permettra de retrouver la place qui est la nôtre », affirme ainsi dans L'Equipe Vincent Labrune, persuadé que le passage de l’élite à 18 clubs aidera la Ligue 1 à être plus compétitive. Le président de la LFP envisage aussi de mettre en place une réforme pour mieux protéger les joueurs formés en France, et éviter ces innombrables départs des joueurs qui quittent l’hexagone avant de signer leur premier contrat professionnel, à 17 ou 18 ans.