Tremblement de terre dans le monde des droits télé du football avec la saisie totale et exclusive des images des deux Coupes d’Europe par SFR Sport, et ce pour les trois années à venir à partir de 2018.
Forcément un coup dur pour les deux ténors actuels que sont Canal+ et bein SPORTS, qui jusqu’à présent se partageaient quasiment l’intégralité du gâteau. Du côté de la chaine cryptée, l’absence de Coupe d’Europe fait mal, et son consultant vedette ne s’en est pas caché. Mais si Pierre Ménès l’a un peu mauvaise, c’est en raison de la réputation de Patrick Drahi, le PDG de SFR Sport via Altice est en effet souvent accusé de bâtir son empire à crédit, parvenant à emprunter des sommes folles pour investir toujours plus, et faire ainsi grimper les actions de ses entreprises.
« Bein et canal payaient la ldc 140 millions. SFR a mis 370. À Credit. Canal ne vit pas à Credit. Si tu trouves ça correct... Canal+ paye des droits avec l’argent des abonnements. SFR à crédit. Il surpaye les droits, 350 ME contre 140 ME actuellement. Même bein ne peut pas suivre. Bein perd encore 300 ME par saison. Même les Qataris ne sont pas des vaches à lait », a expliqué le consultant de Canal+, qui estime que si Canal perd la Ligue des Champions et ses affiches hebdomadaires, c’est bien Bein Sports qui va souffrir le plus. Et du côté de la chaine sportive, on est visiblement tombé de haut.
« Nous avons été informés de la décision de l'UEFA d'attribuer les droits de l'UEFA Champions League et de l'UEFA Europa League à partir de l'été 2018 à un autre opérateur. Nous regrettons vivement cette décision et nous sommes surpris des conditions dans lesquelles ces droits ont été concédés. beIN Sports continuera à proposer à nos plus de 3 millions d'abonnés la meilleure offre de sport, incluant l'UEFA Champions League et Europa League durant la saison 2017- 2018, ainsi qu'un catalogue de droit premium qui reste inégalé sur le marché », a lancé Youssef Al-Obaidly, le patron de la chaine qatarie, qui laisse entendre que tout n’a peut-être pas été net dans cette appel d’offres. Reste que l’UEFA n'a certainement regardé une seule chose : le montant total offert pour les droits et non les audiences. Il faut dire qu'à l'heure actuelle, l'audience nationale de SFR Sport serait de... 0,1 % en raison de sa visibilité réduite.