L’UEFA a décidé de taper fort sur le Paris Saint-Germain dans le cadre des règles du fair-play financier. Et du côté des supporters du club de la capitale on a du mal à encaisser et surtout à comprendre les motivations de l’instance européenne. Président de l’UEFA, Michel Platini est depuis vendredi soir sous le feu des critiques, et même parfois des insultes. L'ancien joueur en prend pour son grade sur les réseaux sociaux, certains étant persuadés qu’il fait le jeu des clubs installés depuis longtemps en Europe, y compris ceux qui sont totalement endettés, refusant de voir de nouvelles équipes venir manger le gâteau. Au sein de la communauté des supporters du PSG, ça grogne dur et une lettre ouverte publiée sur le site PSG-Community résume la pensée de la majorité des fans du Paris Saint-Germain.
« Très cher (mais dans les prix du marché, rassurez-vous) Michel Platini, si je vous écris aujourd’hui, c’est pour vous faire part de mon mécontentement face au Fair-Play Financier que vous avez instauré. Je pense que toute personne censée est en accord avec vous sur les problèmes que rencontre le football sur la question des sommes engagées et de l’explosion récente des montants des transactions lors des fenêtres de transferts. En effet, il y a trop d’argent dans le football et on peut tout naturellement être choqué par les salaires de certains joueurs (…) Vous parlez donc d’améliorer la capacité économique et financière des clubs. Les sommes dépensées par le Real Madrid dans les années 2000 sont encore aujourd’hui bien plus importantes que celles dépensées par le PSG, Manchester City ou Monaco depuis l’arrivée de leurs riches propriétaires. Pire ! Les transferts de Kaka et Cristiano Ronaldo ont été effectués grâce à des prêts bancaires, soit de l’argent que le club n’avait pas. Il était donc tout à fait normal et décent d’acheter coup sur coup, à prix d’or, Zidane, Figo, Ronaldo, Beckham etc… à crédit, mais il est indécent de voir Paris se permettre d’acheter Ibrahimovic et Thiago Silva avec des fonds que possède le propriétaire du club ! Pour ce qui est de la stabilisation financière des clubs, vous vous attaquez à leur déficit et non à leur endettement. Vivant en Suisse, peut être n’avez-vous pas entendu que l’Europe a plongé dans la crise à cause du surendettement de certains de ses pays membres. Si la récente crise économique a prouvé quelque chose, c’est que l’endettement devrait être la principale cause d’inquiétude. Or, votre Fair-Play Financier ne s’y intéresse pas. Que le club de Manchester United soit endetté à hauteur de 800ME ne vous inquiète pas, mais qu’un Émir investisse 100ME de ses capitaux propres pour combler un déficit, c’est le début de la fin pour le football européen. Je tiens malgré tout à vous rappeler que la relégation des Glasgow Rangers était due à leur dette et non pas à un déficit qui ne pouvait être comblé (…) En effet, aux vues des « revenus propres » du club, il lui devient impossible d’espérer changer de dimension, et ce même avec un riche investisseur comme au PSG. De quel droit l’UEFA se permet-elle de décider aujourd’hui qu’il est trop tard pour espérer ? Vous Monsieur Platini, qui parlez à qui veut l’entendre de « l’universalité de football », êtes en train de figer dans le marbre une véritable oligarchie européenne (…) Cessez donc cette hypocrisie générale qui veut que vous défendiez la compétitivité entre les clubs en Europe. Le Fair-Play Financier a été accepté par le G-14 (ou l’ECA) pour la simple et bonne raison qu’il n’inquiète pas les clubs déjà en place et qu’au contraire cela les préserve de l’arrivée de clubs émergents. Bien que supporter du PSG, je ne cherche pas à défendre mon club, qui aujourd’hui est l’un des plus puissants économiquement en terme de chiffre d’affaires. Malgré les sanctions qu’il pourrait se voir infliger, il sera toujours, ne vous en déplaise, un candidat sérieux à la prochaine Ligue des Champions. Non Monsieur Platini, aujourd’hui je m’inquiète pour le football français dont aucun club mis à part le PSG ne figure dans le top 20 européen des clubs les plus riches. Je m‘inquiète pour l’indice UEFA de la France, pour l’intérêt de notre championnat national et pour l’intérêt que représenteront maintenant nos « petits » clubs français pour de riches investisseurs. Je m’inquiète des différences importantes de fiscalité en Europe et donc des inégalités qu’elles engendreront dans les besoins des clubs en matière de masse salariale », écrit ce supporter dans une lettre ouverte au président de l’UEFA, qui avait fait du fair-play financier un de ses arguments pour être élus à la tête de l’instance européenne du football. Reste désormais à savoir ce qu’il adviendra début 2015 de la plainte de l’avocat belge qui avait imposé l’arrêt Bosman, et qui s’oppose désormais frontalement à l’UEFA sur ce dossier du FPF.