Les spécialistes économiques ont souvent évoqué par le passé la bulle spéculative que représente le football et son marché des transferts en perpétuelle croissance.
Son explosion a toujours été annoncée, mais il était impossible de prévoir la crise sanitaire liée au Covid-19. Elle va provoquer des pertes colossales à tous les niveaux, et une véritable saignée financière pour le monde du football, tel qu’il n’en avait jamais rencontrée. Une réunion en visio-conférence des grands acteurs du football, au niveau des clubs comme des économistes, a mis en lumière des premières conclusions effrayantes. Ainsi, ce séminaire virtuel a permis de faire le point sur la situation économique, un an après l’apparition du Covid en Europe. L’été dernier, l’ECA, l’association européenne des clubs, tablait sur des pertes totales de 4 milliards d’euros. Le bilan ne s’est bien évidemment pas amélioré, et selon Le Soir, l’ECA estime entre 6,5 et 8,5 milliards d’euros les pertes cumulées sur les deux dernières saisons.
Près de 400 clubs sont en manque de trésorerie au niveau européen, en raison des tribunes vides, des sponsors qui ne peuvent plus suivre, mais aussi de l’écroulement du marché des transferts. En effet, les effets des ventes et des achats ont tout simplement baissé de 40 %, pour 2,6 milliards d’euros de recette en moins. Les joueurs, conscients d’avoir un bon contrat qu’ils ne pourront pas retrouver ailleurs, restent plus longtemps et ne sont plus vendus, ce qui implique des pertes encore plus grandes avec des salaires de l’ancien temps qu’il faut continuer à payer. Un scénario catastrophe qui risque de mettre du temps à être digéré, sachant la durée des contrats, et les incertitudes sur les futurs revenus. Dans cette situation, tout est envisageable afin de redresser la barre, et notamment la création de cette fameuse SuperLigue européenne, projet toujours repoussé par les instances, mais de plus en plus présent dans l’esprit des grands clubs européens.