A 85 ans, Guy Roux sait qu'il ne risque plus rien en revenant sur un incident qui lui a prouvé que lors des coupes européennes, certains arbitres ne résistaient pas à la tentation de la corruption.
Revenant sur le match entre l'AJ Auxerre, dont il était évidemment l'entraîneur, contre le CSKA Moscou, une rencontre de C3 datant de 2005, Guy Roux affirme, dans un entretien accordé au Figaro, qu'il a eu l'occasion de constater que les arbitres avaient été achetés. Pour cela, le rusé technicien avait envoyé un de ses proches rendre une petite visite dans le vestiaire des officiels, lors du match retour à l'Abbé-Deschamps, pendant que ces derniers n'étaient pas là. Car Guy Roux sentait le traquenard et il avait raison.
Je pense à l’envolée lyrique d’après match de Guy Roux sur l’arbitre autrichien pic.twitter.com/XaDEKgwjFX
— Scipion (@Scipionista) March 6, 2023
« L’arbitre était acheté. Au match retour, je vais vous raconter une anecdote qui pourrait nous valoir la prison (sourire). Après le match aller, j’avais des suspicions et j’ai demandé à un gars de chez nous d’aller fouiller les sacs des arbitres pendant le match. Il revient me voir, blême, et me dit: « Il y a des montres superbes avec des rubis. » J’avais dix minutes pour prendre la bonne décision. Six mois avant ce match, j’avais décidé d’arrêter avec Auxerre, personne ne le savait. Si je décide d’appeler les flics et les instances, on les dénonce, je vais faire virer les quatre arbitres allemands et moi, je serai le gars à l’origine de ce scandale, mais pas la personne qui a fait 894 matchs de Ligue 1 et porté l’AJA en Europe. Je n’ai pas pris la bonne solution. Je n’ai rien dit. Et j’ai été encore plus imbécile en ne piquant pas les montres (rires) », s'amuse, avec 19 ans de recul, Guy Roux. Mais on se souvient aussi que l'AJA avait été victime d'une décision arbitrale très défavorable lors d'un quart de finale de de C1 en 1997.