Les réactions n'ont pas tardé du côté des personnalités du football français ou africain après l'attentat dont a été victime la délégation togolaise à son entrée en Angola, ce vendredi.
Claude Leroy, ancien sélectionneur du Cameroun et du Ghana
« Il faut se poser la question. Le foot, c'est un jeu. C'est gravissime. Cela veut dire que la sécurité n'est pas préservée partout. Ces foyers insurrectionnels peuvent être dangereux. La CAF, c'est sûr, va se réunir pour prendre une décision. On ne peut pas considérer que c'est un fait anodin, sous prétexte que l'on soit sur le sol africain. Il va falloir prendre une position sur cette folie meurtrière »
Paul Le Guen, sélectionneur du Cameroun
« Je suis un peu inquiet. Mais nous n'avons que des infos parcellaires pour le moment. Après, nous n'allons pas jouer dans la même zone. Ça s'est passé au nord et nous allons jouer plus au sud. On sera loin de la province du Cabinda. Ça ne vaut pas le coup de perdre la vie pour le foot. Si ça se confirme, car nous n'avons que très peu d'infos pour le moment, on avisera »
Alain Giresse, sélectionneur du Gabon
« Ça interpelle. On ne peut pas rester indifférent. Pour le moment c'est la stupeur. Je me mets à la place des Togolais. Face à une telle situation, j'espère que cela reste un cas isolé. Je ne peux qu'être dans l'interrogation pour le moment »
Robert Malm, attaquant de Cannes, ancien international togolais, sur Europe 1
« C'est invraisemblable. Pour une CAN, se faire canarder comme des chiens, c'est inadmissible. On ne peut pas laisser passer ça. J'ai eu Thomas Dossevi au téléphone, il est très choqué. Mais je pense aussi à leurs proches qui sont loin et qui apprennent ça. C'est terrifiant. Moi, à leur place, je déclarerais forfait. On ne peut pas penser à la compétition. C'est flippant de se dire qu'on va à une compétition internationale et qu'on se fait mitrailler pour rien. (A propos de la Coupe du monde) Est-ce que le continent africain est capable d'assurer la sécurité d'une telle compétition ? On verra dans les prochains jours ».
Guillaume Brenner, international togolais
« On est une famille. On vit ensemble, on meurt ensemble. Après ce que l’on a vécu, on ne peut pas se sentir en sécurité. Des policiers ont été mis à notre disposition mais ce n’est pas ça qui va nous empêcher d’être tués par des rebelles armés. Boycotter la CAN ? Oui, c’est possible. Pour l’instant, c’est un sentiment de colère qui nous anime. On va en parler entre nous, on va se réunir, on va essayer de faire le vide dans nos têtes. Après, on verra bien. Il va bien falloir surmonter ça »
Hubert Vélud, sélectionneur togolais
« Les Ivoiriens sont là, comme les Burkinabés. Je sais que Sheyi (Emmanuel Adebayor) a vu ses amis, notamment Kolo Touré et je pense qu’il va voir Drogba. Ils vont sûrement se concerter entre grands joueurs parce que la sécurité ici ne me paraît pas à la hauteur d’une grande compétition internationale. Je ne peux pas encore m’avancer sur certaines mesures mais ils vont parler entre hommes responsables. Il ne faut pas que les intérêts économiques et commerciaux prennent le pas sur la chair humaine. On peut au mois se poser la question si la CAN doit continuer. C’est un acte de barbarie alors qu’on est là pour faire la fête du football africain »