Le ministère de l'Intérieur a plusieurs groupes ultras dans le viseur. Parmi eux, les deux plus emblématiques de l'AS Saint-Etienne, les Magic Fans et les Green Angels. Leur dissolution serait injuste et surtout contre-productive selon les supporters stéphanois.
Dans un contexte de violences et de tensions dans de nombreux stades français, le ministère de l'Intérieur veut dissoudre plusieurs groupes de supporters ultras. Cinq sont visés mais cette liste n'en finit plus de faire polémique. Les plus célèbres sont la Brigade Loire à Nantes et le duo Magic Fans et Green Angels à l'AS Saint-Etienne. C'est la consternation chez les Verts, lesquels verraient une grande partie de leur soutien populaire voler en éclats. Très influent au sein du club forézien, les Socios Verts ont décidé de prendre le dossier en main. Ces partisans d'un actionnariat populaire ont défendu la cause des ultras stéphanois auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Un risque de radicalisation en tribunes ?
Ils lui ont écrit une lettre ouverte où ils dénoncent ce qu'ils considèrent comme une « punition injuste ». La disparition des deux groupes ultras, créés il y a près de 35 ans, ne serait pas efficace pour assurer la paix dans les tribunes selon eux. Au contraire, les Socios Verts avertissent le ministre de l'Intérieur d'un « risque de désorganisation et de radicalisation » des supporters en question. Autrement dit, mieux vaut encadrer les fans de l'ASSE dans une organisation structurée plutôt qu'attiser un peu plus la colère populaire. En plus, ces deux groupes revendiquent la réalisation d'actions caritatives et disent « condamner fermement toutes formes de violence ou discrimination », selon les Socios Verts. Ce discours suffira t-il à convaincre les pouvoirs publics et le gouvernement ? Si ce n'est pas le cas, le fossé entre le football français et une partie de son public deviendrait gigantesque.
L'ASSE sort du silence
ℹ️ Déclaration d'Ivan Gazidis pic.twitter.com/fZjnqVyjpY
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) March 16, 2025
Dans ce contexte, l'ASSE a officiellement communiqué ce dimanche, jugeant « disproportionnée et inefficace » cette mesure afin de lutter contre la violence dans les stades. Les Verts promettent par ailleurs de « soutenir les améliorations apportées à la sécurité des stades à l’échelle nationale » et « participera pleinement à la procédure à venir » tout en demandant « un dialogue constructif pour explorer d’autres méthodes » permettant d’assurer la sécurité dans les stades. Autrement dit, l’ASSE ne veut pas entendre parler de la dissolution de ses groupes de supporters et le fait officiellement savoir à l’Etat.