Après l’arrivée de l’Américain Frank McCourt à l’Olympique de Marseille, c’est au tour du Luxembourgeois Gérard Lopez de s’installer en Ligue 1, plus précisément à Lille où il négocie le rachat du LOSC avec Michel Seydoux.
Voilà qui confirme la tendance selon laquelle les dirigeants de Ligue 1 ne sont pas contres une vente à des investisseurs étrangers. Pourtant, ce phénomène commence à inquiéter le président de la Fédération Française de Football Noël Le Graët, qui aimerait que des sociétés françaises soient privilégiées.
« Il y a des choses que l’on subit. Personnellement, je ne suis pas favorable à ce que nos clubs français soient achetés à 100 % par des investisseurs étrangers, a critiqué le dirigeant interrogé par Le Figaro. Je trouverais catastrophique si demain tout le monde se bat pour trouver un investisseur qui n’apporte pas toutes les garanties nécessaires pour assurer la pérennité d’un club. (...) La santé de nos clubs est soi-disant fragile. Mais au final, aucun n’est très endetté. Ce sont souvent des patrons de PME qui veulent vendre leur club, car ils sont un peu fatigués. Mais je n’ai pas envie que demain, la moitié des clubs de L1 soient sous pavillon chinois, américain ou russe. »
Le Graët pense à une loi mais…
Alors quelle serait la solution ? En tant que patron du foot français, Le Graët s’est déjà penché sur la question. « Il faudrait une loi, a-t-il proposé. J’ai essayé d’en discuter. Mais on n’est pas prêt… Comme le système allemand. C’est-à-dire qu’aucun club français ne pourrait être repris en totalité par un investisseur étranger. Je milite pour ça. C’est ce que j’aimerais. Après, entre le rêve et la réalité (il soupire)… » Du coup, le président de la FFF ne peut que féliciter le boss de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, qui résiste à la tendance du moment.
Bravo Aulas !
« Le chef d’entreprise qu’est Jean-Michel Aulas a réussi. Il fait peut-être un peu trop de tweets de temps en temps (sourire). Il a réussi en étant associé à une autre belle entreprise (les Chinois d’IDG Capital Partners, ndlr) qu’il va faire entrer à hauteur de 20 % dans son capital, il a construit son stade. C’est l’exemple du Bayern qu’il est en train de faire. Il faut du temps, mais c’est brillant, a encensé Le Graët. Je reste persuadé qu’en Province, et même à Paris, la clientèle s’étale sur un rayon de 50 km. Partout, il y a des superbes entreprises françaises. Et ce sont celles-là qui devraient être propriétaires des clubs. Pas d’autres. Il y a un mouvement à créer. C’est compliqué, mais pas impossible. » Encore faudrait-il que ces sociétés françaises se manifestent.